FERIOJ ( journal culturel )

Existrans 2014

Lundi 20 octobre 2014 à 12:27

Existrans : la marche des trans, des intersexes et des personnes qui les soutiennent

Marche d'autant plus nécessaire que sa couverture par les médias est assez lamentable... et on a souvent l'impression que les assos LGBT elles-mêmes ont trop tendance à oublier leur "T"... (par exemple je viens de découvrir par hasard sur cette vidéo que le GAGL, centre LGBT d'Orléans, a participé à la marche, mais continue de trouver dommage qu'aucune mention d'Existranz n'ait été faite sur le site du GAGL ni sur leur page facebook avant la marche pour encourager des gens à les accompagner ?!...)

Articles sur yagg (site web LGBT)
Article sur 20minutes.fr
extraits vidéo de la marche sur la chaîne youtube de Melinda Marques



Si vous avez vu des articles ailleurs, si vous avez publié des photos... partagez les liens ici !

Mes photos :


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Vacances d'octobre #1

Lundi 13 octobre 2014 à 9:33

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12 jours et demi de vacances pour moi (1,5 écoulés déjà). J'ai prévu entre autres de lire des bandes dessinées, des romans, des albums illustrés, et de lire également (voire d'apprendre) des poèmes, des contes et des comptines (parce que tout cela me plaît, m'amuse et a aussi pour moi un intérêt professionnel). Regarder quelques films aussi... Sans me livrer à des critiques analytiques très pertinentes et complètes, j'ai bien envie de garder une trace de tout ça, et pourquoi pas ici. Et le projet de noter mes découvertes sera une motivation supplémentaire !

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DIMANCHE 12 OCTOBRE
Série :
Fini de regarder Jane Eyre, la série de la BBC en 4 épisodes. Peut-être pas l'adaptation qui me marquera le plus (et je regrette un petit peu de l'avoir regardée en VF) mais vraiment bien quand même, Rochester séduisant/détestable à souhait et Jane Eyre aussi réservée que casse-pieds quand elle se réveille aussi. Je regrette peut-être un peu que la folle n'apparaisse pas plus et ne soit pas plus effrayante ? mais c'est une histoire qui me tient toujours autant à coeur. 


LUNDI 13 OCTOBRE :
 
Albums :
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- L'Arbre sans fin, de Claude Ponti
Je ne suis pas encore très habituée à Ponti mais j'aime bien découvrir son monde, déjà lu le Chien invisible, le Doudou méchant, Une semaine de Monsieur Monsieur, Catalogue de parents pour les enfants qui voudraient en changer... j'ai été assez étonnée de la longueur et relative complexité de celui-ci, beaucoup de rebondissements, et puis on évoque des sujets délicats (la mort, la tristesse, le départ de la maison) de façon à la fois très concrète ("Grand-mère est morte") et imagée (suite à cette perte la petite Hippolène va se transformer en larme et tomber...). Bien mais vraiment long donc je doute de la possibilité de le lire à voix haute dans le cadre de mon travail.

Comptines :

Sibilarico : comptine "non sensique" que j'ai dans la tête depuis plusieurs jours et que j'aime vraiment bien malgré le "canard aux lentilles".

- Mon petit chat triste : mignon, tendre, s'entraîner à faire des "miaou" tristes avec conviction et sans se sentir ridicule ahah. 

Contes :

- "Né-en-faisant-des-noeuds" : conte pioché au pif dans le recueil de Muriel Bloch 365 contes pour tous les âges, conte du 12 février. Très court, l'histoire d'un bébé qui naît avec le cordon ombilical attaché à ses doigts et pieds et qui se remet à faire des noeuds quand on lui raconte l'histoire de sa naissance, il attache surtout des vêtements et une bouilloire à lui la nuit... à la fin, il attache un petit feu, "qui se détache de lui-même", fin que je ne suis pas sûre de comprendre... conte qui me laisse perplexe pour le moment. 

BD lues en septembre

Lundi 6 octobre 2014 à 10:05


Le fils de l'ogre : noir et blanc (surtout noir), Moyen Âge, un gamin élevé seul par sa mère, fasciné par le bourreau, va foutre la merde et s'en mordre les doigts, dénouement très intelligent qui fait se dire "eh ! super !" à propos de cette BD sinon distrayante sans plus. bien bien donc.

Ma mère était une très belle femme : un peu dans le même genre que Persepolis, autant pour le fond (histoire d'un pays à travers les yeux d'une gamine / ado qui parle de sa famille) que pour la forme (roman graphique avec dessins assez clairs), mais m'a bien moins marquée, et en un tome.

HP, tome 1 et 2 : lu le 1er tome outrée parce que ça raconte la vie en HP du point de vue de soignants dans les années 50-60 et c'est pas joli-joli, méthodes barbares et rapport assez déshumanisé aux patients, quelques anecdotes vraiment cruelles... le tome 2 ça s'améliore un peu et dans tous les cas c'est intéressant, mais ça fait froid dans le dos. Très lisible, trait rond de Lisa Mandel (qui fait presque "humoristique", décalage volontaire - et pourquoi pas - avec le sujet !), noir et blanc avec un peu de orange.

La fille invisible : parle d'adolescence et d'anorexie, avec surtout le point de vue d'un médecin qui "explique" le problème à une journaliste en lui racontant un cas. Intéressant, bien foutu, je regrette juste que le graphisme très fouillé et coloré et "joli" (avec des couleurs irréalistes qui donnent une aura un peu onirique-fantastique à l'ensemble) ne colle à mon avis pas vraiment au sujet.

Charly 9 : d'après un roman de Teulé que je n'ai pas lu, BD historique sanguinolente (avec sûrement des libertés par rapport à la réalité mais pas tant que ça !?) sur le règne de Charly 9 qui a ordonné (en étant très influencé par sa mère) le massacre de la St-Barthélémy, pas chiant, on voit bien comment il bascule de la démesure à la folie, et trait plutôt original pour une BD historique... en couleurs aussi. 

Iba : roman graphique en n&b indépendant, une histoire de possession ou hallucination, bien prenant parce qu'on hésite vraiment la folie ou le surnaturel comme tentative d'explication, effrayant sans être gore.

Caterina et le gang des chevelus : 1er tome d'une série d'aventures humoristiques pour enfants (8-10 ans ?), scénario pas hyper original mais bien rythmé et déjanté.

Café panique : brèves de bistrot assez mélancoliques et poétiques dans un style graphique coloré et sombre à la fois, une parenthèse sympa, par moments absurde et drôle.

Mr Nobody : manga policier, 1er tome d'une trilogie, le problème c'est que la 4ème de couv dévoile plus des 3 quarts des rebondissements de ce tome, et à part ça, trop de non-dits encore, on n'avance pas des masses, et cette histoire de gens experts dans leurs domains réunis et convoqués malgré eux pour une mission mystérieuse (pour la mafia ou quelque chose comme ça) ne m'a pas emballée... mais faut dire que c'est pas mon genre non plus. 

Ultimex, l'intégrale : outrancier et surtout concon, ça se veut subversif en mettant en scène un héros hyper-antipathique mais booooof, et pire que bof même, j'ai dû tenir 10 pages, à apprécier au 1000ème degré et encore ! non. 

Mauvais genre : BD qui avait beaucoup fait parler d'elle l'an dernier, l'histoire d'un mec qui pendant la première guerre mondiale, va réussir sa désertion à l'aide de sa copine en se travestissant... et suite à la guerre, il continue de se travestir, fait carrière au bois de Boulogne, jusqu'à ce que tout ça dégénère... inspiré d'une histoire vraie. Super pour la forme mais moins ravie par le fonds concernant la deuxième partie (après la guerre) et surtout la conclusion, le côté "en fait c'était un pervers / un fou" (c'est pas dit cash comme ça mais c'est bien ce que ça sous-entend) est bien décevant ! 

Sextape : roman graphique sympa (et en couleurs) mais un peu longuet sur une fille ex-star de la chanson (encore jeune) qui en pleine crise d'ennui et de narcissisme, s'arrange pour se faire espionner pendant des mois dans sa maison dans la montagne par un gars qui lui permet en retour de l'espionner dans son salon..: pitch original mais qui ne tient pas la longueur même si ça reste une évocation pas mal de la solitude et désillusion des stars etc... 

Quatre soeurs, tome 1 : Enid : BD très colorée et vivante adaptée d'une série de romans pour la jeunesse que je n'ai pas lue, drôlement bien de voir comment une tribu de filles (5 de 8 à 23 ans environ ?) se débrouillent dans leur grande maison après la mort de leurs parents (deux ans avant le début de la BD), on ne s'apitoie pas mais on suit leur quotidien bordélique et survitaminé avec grand plaisir, je veux lire la suite.

 
 
(la suite à venir)
 
 
http://media.senscritique.com/media/000005689393/150/Le_Fils_De_L_ogre.jpg http://media.senscritique.com/media/000000116661/150/Ma_mere_etait_une_tres_belle_femme.jpg http://media.senscritique.com/media/000000052972/150/HP_Tome_1_L_Asile_d_alienes.jpg http://media.senscritique.com/media/000005653114/150/Crazy_Seventies_HP_tome_2.jpg http://media.senscritique.com/media/000000072701/150/La_fille_invisible.jpg http://media.senscritique.com/media/000005609019/150/Charly_9.jpg http://media.senscritique.com/media/000007073834/150/Iba.jpg http://media.senscritique.com/media/000007190849/150/Le_Gang_des_Chevelus_Caterina_tome_1.jpg http://media.senscritique.com/media/000000177716/150/Cafe_Panique_de_Roland_Topor.jpg http://media.senscritique.com/media/000006940109/150/Mr_Nobody.jpg http://media.senscritique.com/media/000006901626/150/Ultimate_Ultimex_Integrale.jpg http://media.senscritique.com/media/000005401003/150/Mauvais_genre.jpg http://media.senscritique.com/media/000000083276/150/Sextape.jpg http://media.senscritique.com/media/000004400542/150/Enid_Quatre_soeurs_tome_1.jpg  http://media.senscritique.com/media/000007103635/150/Quartier_Lointain_tome_2.jpg http://media.senscritique.com/media/000005467013/150/Chute_libre.jpg http://media.senscritique.com/media/000000037638/150/Lucille.jpg http://media.senscritique.com/media/000000053485/150/Le_chateau_des_ruisseaux_tome_1.jpg http://media.senscritique.com/media/000000087472/150/Shutter_Island.jpg http://media.senscritique.com/media/000004477259/150/Le_crystal_des_elfes_bleus_Elfes_tome_1.jpg 

 

Après l'amour, Agnès Vannouvong

Mercredi 20 août 2014 à 20:28

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Après l'amour, d'Agnès Vannouvong 
Mercure de France, 2014, 208 pages.

Après A comme aujourd'hui et Déloger l'animal, deux gros coups de coeur, pouf, dégringolade ! Quelle déception ! Et pourtant, je voulais l'aimer ce livre, la preuve je l'avais même acheté (alors que l'immense majorité de mes lectures sont des emprunts - je suis trop tentée tout le temps au travail - donc j'achète relativement rarement de nouvelles parutions). 

Une histoire d'amour lesbienne qui finit mal dès le début, le thème annoncé du roman est donc comment se remettre d'une rupture, comment tourner la page, j'espérais donc quelque chose d'un minimum original, puis ce que j'ai lu de l'auteur m'avait donné envie aussi, une femme qui travaille sur les études de genre, yeah. 

Mais ce livre pourtant court aussi m'a semblé long, répétitif, creux, agaçant : en gros, l'héroïne désespérée de la perte de son amour va essayer d'avancer en couchant à droite et à gauche. Une méthode comme une autre, c'est pas le problème. Le problème, c'est qu'on tourne très vite en rond : ses amantes sont toujours le même genre de personnes dans le même genre de milieu : des personnes qui se veulent plus ou moins "alternatives" mais évoluent en réalité dans un milieu plutôt parisien-bobo-aisé. Tous les personnages semblent super-narcissiques, ils ne nouent jamais de réelles relations parce qu'ils sont déjà trop occupés à s'admirer eux-mêmes, et quand ils nouent une relation vraiment importante, ce n'est que sur le mode de la souffrance, du manque et de la dépendance à l'autre qui n'en a plus rien à foutre. 

J'ai bien conscience que c'est super-dur ce que je dis là, je juge la psychologie des personnages au lieu de me pencher sur l'aspect tout bonnement littéraire du roman, ce qui n'est pas de très bon goût ni très compatissant sachant qu'on peut se douter que l'auteur a probablement mis pas mal d'elle-même et de sa propre vie dans ce roman... mais c'est vraiment ce qui transparaît et le souci, c'est qu'il me semble que ça manque de distance, y'a aucun regard réflexif sur les personnages et ce qu'ils vivent : si on adhère aux personnages, à leur style de vie, si on traverse un désespoir similaire, on peut peut-être apprécier ce roman en restant vraiment au premier degré. Mais personnellement tout ça m'a au contraire exaspérée au possible, eu l'impression tout le long que les personnages se la racontaient, se prenaient très au sérieux, avec un côté "émo" mais vraiment pas dans le bon sens du terme. 

Les scènes de sexe sont bien trop nombreuses alors qu'elles sont toujours les mêmes, toujours racontées de la même façon, avec une touche d'"héroïsme" frimeur du genre la fille est méga-fière d'être un bon coup et de réussir à faire jouir sa partenaire, le sexe semble toujours simple et triomphant dans ce bouquin, et passées les premières scènes ça devient complètement gratuit et lassant. Je ne me souviens plus du tout de la fin mais globalement je crois bien qu'on n'avance pas beaucoup... puis, autre petit détail qui au début n'avait pas beaucoup d'importance mais qui m'a progressivement saoulée : les allusions très fréquentes à ce qu'elles mangent (au petit-déjeuner par exemple). Cela se comprend au début, et puis étant moi-même amatrice de foodporn j'ai rien contre le fait de parler de nourriture, c'est un ancrage dans la réalité, une image du plaisir sensoriel... sauf que là ça m'a vite gavée pour deux raisons, la première c'est que j'ai eu l'impression qu'il s'agissait une fois sur deux de dire "regarder comme on mange des trucs rares / chers / originaux" (bobo power), la deuxième, c'est qu'en général leurs trucs n'étaient pas végéta*iens. Et désolée, mais l'évocation de cadavres ou produits qui ont entraîner la mort d'animaux ne me fait plus saliver du tout, au bout d'un moment ce genre d'évocations, brèves mais récurrentes, m'a carrément répugnée et je redoutais l'arrivée de la prochaine. Pour toutes ces raisons, ce roman qui s'annonçait pourtant très bien m'a ennuyée et je l'ai même trouvé plutôt indigeste !

Quatrième de couverture : 
"Héloïse m’appelle « ma belle surprise ». Elle a ses petits trucs, les balades à moto, un parfum addictif, des pièges à filles. Les cloches de l’église Saint-Eustache ponctuent toutes les heures nos étreintes. J’aime caresser la peau, son dos, ses bras durs, le sexe doux sous la langue, les soupirs, les sourires entre les baisers, les rires. Je l’adore et honore son sexe. Un souffle, une parole, un geste provoquent le rapprochement des corps. J’aime notre intimité. Je veux essayer toutes les positions, tous les rythmes. Après les orgasmes, elle se serre très fort contre moi, je suis perdue. M’abandonner serait une aventure, alors je glisse, indéterminée, ouverte à tous les possibles."

Lorsque la narratrice se sépare de sa compagne Paola avec qui elle vivait depuis dix ans, sa vie bascule. Collectionnant les amantes, elle part à la recherche effrénée du plaisir et de la jouissance : de Paris à New York, de Rome à Berlin. Pourtant après l’amour, le manque est inéluctable. Dans cette ronde de la séduction, toutes ces Edwige, Garance, Éva, Delphine et autres conquêtes furtives prolongent l’absence de Paola… La rencontre avec Héloïse amorcerait-elle un tournant ?

Mêlant brillamment romantisme et crudité, douceur et violence, Après l’amour est un roman sensuel et sexuel qui explore la fulgurance du désir féminin.

Agnès Vannouvong enseigne les gender studies à l’université de Genève. Après l’amour est son premier roman.

Déloger l'animal, Véronique Ovaldé

Lundi 18 août 2014 à 13:45

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(lecture de mars, critique de mai)

Déloger l'animal, de Véronique Ovaldé 

Aussi lu en avion d'une traite et aussi très très bon !!! De Véronique Ovaldé j'avais déjà lu et apprécié il y a quelques mois la Grâce des brigands, mais là je dois dire que Déloger l'animal est vraiment au-dessus dans mon cœur, la Grâce des brigands fait un peu fade à côté (ma collègue qui m'a recommandé Déloger l'animal - que j'avais déjà prévu de lire depuis plusieurs années, à cause du titre) partage mon avis et d'ailleurs elle n'a pas aimé la Grâce des Brigands)

Bref. Déloger l'animal, c'est l'histoire d'une petite fille "anormale", même si pendant longtemps on ne sait pas trop quel est son problème, d'ailleurs on ne le sait jamais vraiment, et c'est pas vraiment la question au fond. Disons qu'elle a des difficultés à s'adapter au monde, à contrôler ses émotions, parfois son entourage la considère comme folle et doit alors la "réprimer" pour l'empêcher de trop se laisser aller. Cette petite fille adore sa mère... mais un jour, elle disparaît, sans qu'on sache pourquoi, et sa petite fille va alors se mettre à l'attendre. On dirait que j'en raconte trop, là, mais ne vous inquiétez pas, je ne considère pas tout ça comme du spoiler, le décor est planté assez rapidement - le roman en lui-même est court, environ 200 pages je dirais - et puis surtout ce qui compte ce n'est pas tant ce qui se passe mais le style, l'ambiance, la mentalité de cette gamine.

Le décalage entre la façon dont le monde la considère - de manière plus ou moins condescendante - et dont elle considère le monde, avec plus d'acuité et d'intelligence qu'ils ne le pensent. Bien sûr il lui arrive de perdre les pédales, et alors cela rend la narration d'autant plus intéressante parce qu'on ne sait pas si on peut se fier à elle ou pas - n'est-elle pas en train de nous raconter n'importe quoi ? Mais elle a une compréhension intuitive des choses, elle a une vie intérieure très riche, elle survit comme elle peut, un peu livrée à elle-même elle se construit son propre monde pour survivre quand même et faire face avec ses propres moyens au traumatisme de la disparition incompréhensible de sa mère.  Pas évident d'en dire plus parce qu'il ne se passe pas tant de choses que ça... mais c'est vraiment un livre fort, qui m'a fait une grande impression, la preuve j'arrive à en parler encore avec enthousiasme alors que ça fait plus d'un mois que je l'ai lu. 

Quatrième de couverture :
Rose a une quinzaine d'années mais elle en paraît sept, dans son corps comme dans sa tête. Elle vit avec ses parents dans une ville de bord de mer inondée de soleil. Elle aime monter sur le toit de l'immeuble, regarder le couchant au-delà des palmiers et surveiller ses lapins en attendant le retour de sa mère.
Un soir, celle-ci ne rentre pas. Le cliquetis de ses talons aiguilles, l'éclat synthétique de sa perruque blonde, le velours de sa voix disparaissent en même temps qu'elle. Face à l'inquiétante insouciance de son père, à l'inertie des adultes, la petite Rose réinvente l'histoire, se dissout dans une vie rêvée...
Un roman magnifique sur la confrontation de l'enfance absolue à l'aridité des choses, sur la rencontre entre l'imaginaire et le tumulte de l'adolescence.
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