FERIOJ ( journal culturel )

No Steak / Nos étoiles contraires

Dimanche 29 décembre 2013 à 21:53

Le point commun entre ces deux livres ? Je les ai tous les deux lus en décembre, et ils m'ont beaucoup touchée ! Le premier est un essai sur le végétarisme, le deuxième est un un roman pour adolescents (dont l'héroïne est végétarienne, d'ailleurs ! mais ce n'est qu'un détail).

http://25.media.tumblr.com/fa106f8418c5bfcdf98df0f7cc02d5cd/tumblr_myl4jgKsiE1snoeqho1_250.jpgNo Steak, d'Aymeric Caron.

Quatrième de couverture : 

Bientôt, nous ne mangerons plus de viande. Nous cesserons définitivement de tuer des êtres vivants – 60 milliards d’animaux chaque année – pour nous nourrir.
D’abord parce que notre planète nous l’ordonne : en 2050 nous serons près de 10 milliards, et nos ressources en terres et en eau seront insuffisantes pour que le régime carné continue à progresser.
Mais au-delà des raisons économiques et écologiques, le passage au végétarisme va faire partie d’une nouvelle phase de notre évolution. La science nous prouve en effet un peu plus chaque jour que, contrairement à ce que nous avons longtemps prétendu, les animaux que nous exploitons sont des êtres sensibles, intelligents et sociaux. Dès lors, avons-nous encore le droit de les manger ? Le développement de l’éthique animale nous oblige aujourd’hui à reconsidérer nos devoirs vis-à-vis des autres espèces.

Aymeric Caron a mené l’enquête pour décrire, avec verve et humour, tous les aspects de notre étrange rapport à la viande. Pourquoi les chats et les chiens ont-ils un palace qui leur est dédié au Canada alors qu’en Chine ils peuvent finir au fond d’une casserole ? Pourquoi avons-nous choisi de manger en priorité des cochons, des poulets et des bœufs ? Comment ces animaux de consommation sont-ils produits ? Pourquoi Bill Clinton, Carl Lewis et Bryan Adams ont-ils décidé d’arrêter la viande ? Les végétariens vivent-ils vraiment plus longtemps que les carnivores ? Comment peut-on remplacer les protéines animales ?
Lui-même végétarien depuis plus de vingt ans, Aymeric Caron nous fait partager son expérience. Se gardant de tout prosélytisme et refusant les catéchismes de tout bord, il nous explique de manière limpide pourquoi, un jour, la viande disparaîtra.


Mon avis : Je pense que ce livre m'aurait rendue végétarienne si je ne l'avais pas déjà été avant. (et cette lecture renforce même mon envie de devenir végane, à terme, même si ça serait assez difficile d'un point de vue pratique). J'ai un peu peur que ça me rende intolérante parce que j'ai de plus en plus de mal à concevoir l'idée qu'on puisse être carnivore si on a conscience ne serait-ce que de la moitié des horreurs décrites dans ce livre. Je me ne sens pas vraiment capable d'en parler avec l'objectivité nécessaire (pas encore en tout cas), là quand on parle de viande devant moi, je me concentre seulement pour écouter le moins possible, pour ne pas être tentée d'intervenir et donc pour ne pas me mettre à m'énerver et à pleurer ou insulter le carnivore que j'ai en face de moi et qui se croit dans son bon droit.
Ce livre est à mon avis bien plus convaincant que je ne pourrai jamais l'être. A aucun moment l'auteur ne bascule dans l'affectif ni l'impératif en disant "il FAUT être végétarien", mais c'est la conclusion concrète de tout ce dont il est question. Il avance de multiples arguments d'ordre divers - économiques, écologiques, éthiques... - étayés d'exemples, d'anecdotes, de références à des documentaires, des études scientifiques, et toutes ses sources sont indiquées en fin d'ouvrage. 



http://25.media.tumblr.com/70f8fcd61c3a6fb5286fe502277b1d4a/tumblr_myl5v30KWt1snoeqho1_1280.jpgNos Etoiles contraires, de John Green
Roman pour adolescents / jeunes adultes. 

Quatrième de couverture :
Hazel, 16 ans, est atteinte d’un cancer. Son dernier traitement semble avoir arrêté l’évolution de la maladie, mais elle se sait condamnée. Bien qu'elle s'y ennuie passablement, elle intègre un groupe de soutien, fréquenté par d'autres jeunes malades. C’est là qu’elle rencontre Augustus, un garçon en rémission, qui partage son humour et son goût de la littérature. Entre les deux adolescents, l'attirance est immédiate. Et malgré les réticences d’Hazel, qui a peur de s’impliquer dans une relation dont le temps est compté, leur histoire d’amour commence… les entraînant vite dans un projet un peu fou, ambitieux, drôle et surtout plein de vie.


Mon avis : Je l'ai lu quasiment d'une traite. Vu le pitch (une histoire d'amour entre deux adolescents cancéreux) je m'attendais vraiment à un truc insupportablement mièvre et pathétique et en fait NON. Il y a bien des tas de passages tristes / touchants et d'autres romantico-mignons mais tout ce que ces ingrédients pourraient avoir de dangereusement exaspérant est annulé par l'humour de l'héroïne. Sujet très très casse-gueule et donc gros tour de force de ne pas être tombé dans les clichés redoutés !

Puis en me bouleversant très fort, c'est comme si ce livre avait réactivé en moi des capacités émotionnelles que je pensais mortes. Je n'ai pas encore décidé si c'est bien ou pas, ça, a priori je préférais mon état d'insensibilité parce que ça a été quand même assez douloureux et ça m'a fait ressentir encore plus fortement un certain sentiment de solitude que j'avais pris soin d'auto-censurer, mon insensibilité artificielle semblait assez bien fonctionner et voilà que tout semble foutu en l'air. Je me demande bien comment je vais pouvoir conseiller ce livre en gardant un minimum de distance professionnelle. 

Une adaptation ciné est prévue pour l'année prochaine (ça m'effraie un peu, j'ai peur qu'ils appuient sur ce qui est triste à grands coups de violon sans réussir à rendre compte de l'humour des personnages ! enfin, on verra).

Nestlé (ceci n'est pas une pub !)

Mercredi 18 décembre 2013 à 23:58

http://www.ferioj.fr/images/films/boycottnestle.jpg
 
Un documentaire (diffusé sur Arte en septembre 2012) à voir gratuitement en ligne ici :  Nestlé et le business de l'eau en bouteille  

Site du documentaire ici : je vous invite à l'explorer, il permet de voir des extraits du documentaire (mais aussi de le compléter), utile si ce documentaire intéresse mais si vous n'avez pas l'envie / le temps de visionner tout le documentaire d'un seul coup... vous y trouverez également lire des commentaires sur le film, ainsi que les réactions de Nestlé... 

Et déjà un bon aperçu de la mentalité de Nestlé dans cette vidéo, dans laquelle on entend Peter Brabeck prononcer les âneries de la photo ci-dessus, et où il défend les OGM...


Je vous conseille donc fortement de voir ce documentaire très intéressant qui dénonce l'hypocrisie d'une entreprise qui voudrait se faire passer pour humanitaire alors qu'elle ne songe qu'au profit, sans respect aucun pour l'humanité... dans divers endroits du monde, Nestlé pompe abusivement une eau qu'elle revend ensuite au prix fort, menaçant les nappes phréatiques, et parfois privant carrément d'eau potable les habitants aux alentours... 

Nestlé possède 70 marques d'eau en bouteille dans le monde, dont Vittel, Perrier, San Pellegrino, Contrex, Hépar, Quézac... (je ne vous donne que les exemples de marques vendues en France). 

Autres raisons de boycotter Nestlé (et la quantité de marques qui y sont affiliées !), cf ces autres articles... : 
- l'affaire des substituts de lait maternel Nestlé, qui ont causé la mort de milliers de bébés en Afrique depuis les années 70. Meilleur que le lait maternel d'après les publicités pour ces produits, ces substituts - en réalité évidemment moins bons car dénués des anticorps naturellement présents dans le lait maternel - doivent être mélangés à de l'eau dans des régions où l'eau disponible n'est pas forcément saine, ce qui rend les bébés malades voire les empoisonnent. De plus, en utilisant les échantillons distribués gratuitement dans des maisons de maternité, les mères ne produisaient ensuite plus assez de lait et étaient obligées d'en acheter ensuite, même si elles n'en avaient pas les moyens... alors pour  essayer de faire durer le lait en poudre plus longtemps, le substitut pouvait être dilué dans trop d'eau, entraînant donc une malnutrition des nouveaux-nés. 

d'autres articles sur ce sujet :

- sur lesquestionscomposent
- sur convergencealimentaire
- sur leDétracteur
- boycott de Nestlé : page wikipedia
 

4 albums qui m'ont plu cette semaine

Vendredi 6 décembre 2013 à 22:08

♦ Noël chez Papy Loup, de Sylvie Auzary-Luton. Kaléidoscope. 2001.

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Je l'ai raconté mardi à une classe de moyenne section. L'histoire de Loulou qui s'apprête à réveillonner en famille chez son grand-père et qui pendant toute la soirée, ne cesse de demander quand arrivent les cadeaux... comportement qui n'est pas sans me rappeler le mien quand j'étais gamine ! l'histoire est facile à comprendre mais dynamique, avec quelques rebondissements qui mettent un peu de piment, et de très jolis dessins et couleurs plein de détails mignons... 


♦ Il était une fois deux oies dans une maison en feu, texte de Martin Baltscheit et illustrations de Ronan Badel. P'titGlénat, 2009.

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Deux oies en train de cuisiner leurs propres œufs (!) (ça vous donne déjà une idée du ton de l'album) enflamment le toit en paille de leur maisonnette... et au lieu de s'enfuir ou d'éteindre elles-même l'incendie, elles se mettent à débattre pour savoir quel animal de la forêt elles devraient appeler à leur secours... assez grinçant / trash par moments, mais en réalité très drôle ! 


♦ Nous les hommes ! de Christian Voltz. Rouergue, 2010. 

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Le style de Christian Voltz est très reconnaissable : ses personnages sont des assemblages d'objets hétéroclites et de fil de fer. Le héros, qui représente un homme machiste "lambda", râle parce que ses copains (avec qui il regardait du foot) doivent rentrer chez eux, l'un pour faire le ménage, l'autre la cuisine, un autre encore la lessive... jusqu'à ce qui lui-même doive renoncer à ses principes arriérés ! Un album féministe pour le partage des tâches domestiques, avec une fin tendre, j'adhère !


♦ Eclairs au camembert, texte d'Alice Bassié, illustrations de Christine Davenier. Kaleidoscope, 2009. 

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Tous les jours, des petites biquettes très mignonnes viennent demander à la boulangère si elle a des éclairs au camembert... j'avais deviné la chute mais elle m'a quand même beaucoup amusée, je l'ai donc vue arriver avec joie ! Un petit album simple, coloré et qui m'a arraché un grand sourire. Très efficace !

Avant l'hiver

Jeudi 5 décembre 2013 à 23:52

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Ils sont mariés depuis des années, s'aiment toujours mais ne font quasiment plus que se croiser : Paul est un chirurgien très occupé, Lucie s'ennuie et meuble ses journées en jardinant. Le grain de sable dans leur engrenage apparaît sous la forme de mystérieux bouquets de roses rouges envoyés à Paul, à son travail, et chez lui, alors qu'il ne cesse justement de recroiser une jeune serveuse qui l'avait abordée... il la soupçonne d'être à l'origine de ce harcèlement mais se lie bientôt avec elle, malgré ou peut-être justement à cause de ce soupçon... il est flatté, et Lou est si jolie et différente de son milieu qu'elle ne peut que le fasciner. Est-il parano, ou est-elle mythomane ? que se passe-t-il vraiment entre eux ? Va-t-il finalement tromper sa femme, et si oui, leur couple va-t-il s'effondrer, et leur vie si bien rôdée exploser ?
 
L'étalage de la richesse des protagonistes et de son mode de vie hyper-normé est indigeste et cliché au possible. Les quelques personnages secondaires qui gravitent autour d'eux esquissent des intrigues secondaires auxquelles il est difficile de s'intéresser car elles sont extrêmement prévisibles. J'ai aussi été déçue par l'aspect exagérément mélo du film au bout d'un certain temps, la scène avec la patiente dont la famille a été déportée m'a plus agacée qu'émue, ça sonne faux, récité, ça crève les yeux que cette scène n'est là que pour être LA scène touchante du film, trop facile... de même, charger le personnage de Lou d'une telle tonne de problèmes était-il vraiment nécessaire ? Et qui dire de la fin... beaucoup trop de défauts donc, et même si le film évite quelques écueils qui l'empêchent d'être complètement banal (en voyant la bande-annonce je m'attendais à une très simple histoire d'adultère, alors que le film ne peut totalement être réduit à ça, il y a un minimum de suspense notamment), l'ensemble est un peu branlant et finalement peu convaincant !

Je me suis quand même prise au jeu au début, avant que la tonne de défauts du film ne fasse s'évaporer mon enthousiasme... j'ai admiré la beauté de Leila Bekhti et de Kristin Scott Thomas, et sans être extraordinaire, Daniel Auteuil campe ici avec bonhomie le type riche et un peu à côté de la plaque dont la vie dérape ; s'il n'était pas aussi exaspérant, on le trouverait presque sympathique. Pas complètement à jeter (un dimanche soir à la télé ? mais on peut trouver mieux à faire !) mais vraiment dispensable. 

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