C'est pas une complète désillusion parce que depuis quelques jours déjà (depuis que plus de gens encore l'ont vu en avant-première, les chanceux - enfin, je les enviais à cette époque) j'avais lu quelques critiques négatives qui ont commencé à sérieusement mitiger mes a priori positifs énormes, mais je voulais TELLEMENT aimer (que dis-je adorer) ce film que je voulais conserver mes rêves et continuais donc à espérer (en plus la Critique avec un c majuscule - lol - en fait tout un foin depuis des mois de ce film, et en bonne petite snob je suis assez souvent d'accord avec la "Critique" alors je ne m'en faisais pas trop)
Commençons par les points positifs que j'ai relevés quand même :
- Peut-être que je finirai par me lasser d'elle dans quelques films (mais je l'ai déjà vue et appréciée dans plusieurs autres, notamment dans Des Morceaux de moi) mais pour le moment je trouve qu'Adèle Exarchopoulos est vraiment bien, donc si le succès film peut lui ouvrir les portes qu'elle mérite, il aura au moins une utilité. C'est le seul personnage du film que je trouve vraiment crédible.
- Pendant une partie du film j'ai été bien sensible au soin apporté à la mise en scène et notamment aux jeux sur les couleurs dans les décors / costumes, évidemment beaucoup de bleu, et puis du rouge.
Sauf qu'en fait c'est tellement systématique que ça en devient vite lourd. Au point que ça en devienne presque un défaut, parce que tout devient tellement flagrant qu'il n'y a plus de surprise, ça devient convenu, ah oui elle se baigne dans une eau bleue avec un maillot de bain rouge, logique, ah oui à la fin elle a comme par hasard une robe bleu avec un petit sac rouge... mouais. C'est très m'as-tu-vu au final.
- Le côté "authentique-cracra-brouillon" de certains plans/ cadrages qui montrent des attitudes désinvoltes de personnages, notamment les nombreux gros plans sur des gens qui mangent. Avis personnel, loin de me dégoûter, cette façon de montrer les choses sans chercher à édulcorer ni rajouter du glamour inutile m'a plu, et de manière générale j'aime beaucoup la présence naturelle "cash" d'Adèle surtout, tout comme j'avais adoré celle de Sara Forestier dans l
'Esquive (seul autre film du réalisateur que j'ai vu). Quel dommage qu'on ne retrouve pas cette "justesse" dans les autres scènes de chair hum. (où là oui ça reste brut... mais sans vie, sans émotion ni spontanéité, tout semble au contraire orchestré)
- le début du flm m'a plutôt plu, les scènes où Adèle est au lycée, se fait lyncher par ses camarades (mais alors son pote gay qui ne la défend pas... zéro), quand on la voit hésiter, ses premières rencontres avec Emma dans le par... ça va encore.
MAIS ALORS, LE RESTE ! :(
- les scènes de sexe sont ridicules, rien d'excitant ni sincère ni sensuel à mes yeux, bonjour cunninlingus doigtage annulingus fessées gémissements exagérés gros léchages baveux, et tellement pas / peu de caresses, baisers, regards qui nous fassent croire un minimum à l'ensemble... atmosphère merdique, on n'y croit PAS putain quel gâchis. J'avais lu plusieurs critiques qui disaient que des gens avaient ri au ciné tellement ces scènes sont grotesques, et si personnellement j'avais plus envie de m'étrangler de rage, oui, des personnes ont aussi ri dans la salle où j'étais hier. Et on ne peut pas leur en vouloir parce que ça sonne tellement faux !!!
- le personnage d'Emma devient rapidement infect. J'ai pas relu la BD pour éviter justement de comparer les deux oeuvres, je savais que toute la thématique de la maladie / du deuil qui est très importante (et poignante) dans la BD ne serait pas dans le film et soit, je vais pas reprocher au réalisateur d'avoir fait une adaptation libre... mais là pour moi il ne garde même pas l'esprit de l'amour entre les protagonistes, leur mutuelle bienveillance ? enfin mon souvenir de la BD est super-flou mais quand même, je n'ai rien retrouvé de ce qui avait pu me plaire dans l'évolution de leur amour. Et je trouve la scène d'engueulade ratée, elle est d'une violence dérangeante (l'une qui fout l'autre à la porte en la traitant de pute) mais en même temps... j'ai pas réussi à y croire non plus vraiment, la répétition du terme "traînée" par exemple fait artificiel par exemple je trouve.
- la scène dans le bar à la fin où subitement y'a plus personne quand ça se tripote grave (et puis le léchage de mains, non mais vraiment, NON), et hop à la fin on revient au réel et y'a de nouveau des gens dans le bar mais WTF ?!!!? Même critique que pour Jeune et Jolie d'Ozon au final : ce qu'on voit, c'est surtout l'illustration de fantasmes concons de réalisateurs mâles hétéros qui se font leurs films sans aucune considération pour le réalisme du truc. GROS FOUTAGE DE GUEULE.
- d'autres incohérences pointées par d'autres critiques, les amis qu'on ne revoit plus, finalement peu de scènes avec les parents, pas de scène de coming-out... que Kechiche n'ait pas eu envie de faire un film militant pro-droits des homos, soit (et d'ailleurs, pas vraiment "soit", parce que quand on voit l'image des LGBTQIA dans notre société on voit bien qu'il y a un problème et c'est rien de le dire !), mais alors qu'il évacue autant (à part au début) les problèmes/conflits induits par le fait que les deux protagonistes soient des femmes, et qu'il en profite en plus pour rajouter une couche de clichés puants sur les lesbiennes (ça baise tout le temps, sa vision de la baise, sa vision des "milieux gays" très caricaturale...)... stop, on n'a vraiment pas besoin de ça. (et quand je repense aux conneries qu'a pu sortir Léa Seydoux pendant la promo, je continue de m'affliger.)
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Je vous renvoie à la lecture de ces trois critiques négatives (que j'avais lues avant d'aller voir le film)
qui correspondent plutôt bien à ce que j'ai pensé et qui le disent donc mieux / de manière plus développée :
- l'article de Corvus.Corax
- sur le blog de Koudavbine, la Mort d'Adèle (une critique en BD)