FERIOJ ( journal culturel )

Real Humans

Jeudi 19 juin 2014 à 23:03

http://38.media.tumblr.com/d6e46d2af0c09da581ccd05d65ae1cbe/tumblr_n7fpxqYaD41snoeqho1_1280.jpg
Série suédoise de science-fiction (non terminée) réalisée par Lars Lundström, diffusée sur arte (la diffusion de la saison 2 vient de s'achever). 2 saisons - 10 épisodes de 58 minutes pour chaque saison. 

Synopsis : (merci site d'Arte) Dans un monde proche du nôtre, les hubots (human robots) ressemblent à s’y méprendre aux êtres humains qu’ils remplacent dans les tâches domestiques. Une cohabitation qui engendre des relations complexes et des émotions contrastées, entre amour et haine, alors que certains humanoïdes rêvent d’émancipation.

http://37.media.tumblr.com/af48683088ce5cf8173beaac64e498f6/tumblr_n7fpv9U9bW1snoeqho1_1280.jpg
Mon avis : J'ai été vraiment très très fan de la première saison. On découvrait cet univers, on se demandait jusqu'où allait "l'humanité" de ces robots pas comme les autres, les "hubots", on apprenait à découvrir les personnages, et l'intrigue qui développe trois histoires parallèles et qui se rejoignent est très prenante : 
1) un groupe de robots plus indépendants que les autres cherche à survivre dans un monde où leur indépendance les rend illégaux, on les suit dans leur fuite et on a peur qu'ils se fassent prendre 
2) leur pote Léo (un humain... mais est-il un humain comme les autres ?) est amoureux d'une hubote "libre", Mimi, et la recherche parce qu'elle a été enlevée 
3) nous, spectateurs, suivons aussi en même temps la nouvelle vie de Mimi, son intégration dans une famille "normale" plutôt sympathique - personnellement j'adore le personnage d'Inger, la femme avocate qui va prendre le parti des hubots tout en cherchant toujours à être rationnelle
(et il y a encore bien d'autres personnages secondaires qui au fil de la série vont prendre de plus en plus d'importance en apportant leurs histoires à eux.... !)
 
Je ne me considère pas spécialement comme fan de science-fiction mais cette série développe précisément ce qui m'intéresse dans le genre, quand ça pose vraiment des questions sur nos liens à la technologie, sur ce que le progrès technologique peut apporter à l'humanité, sur notre capacité à gérer ce progrès, sur la définition même de l'humanité... On pense beaucoup à Blade Runner. Et quand on comprend à quel point toute cette histoire de robots-humanoïdes-plus-que-de-simples-machines soulève une foule de problèmes éthiques c'est là que ça devient vraiment vertigineux. Plus on s'attache aux personnages des hubots, plus on comprend leur complexité, plus il devient difficile de prendre parti, parce que la situation n'est pas manichéenne : ce ne sont pas les méchants humains d'un côté et les gentils hubots de l'autre, non, il y a des bons et des méchants dans les deux camps, divers personnages servent leurs intérêts, qui s'opposent, et c'est bien compréhensible et défendable dans diverses situations, et certains jouent double jeu, ou changent d'avis... On peut aussi énormément transposer tous ces problèmes de relations entre humains et hubots dans notre société, cela fait complètement écho aux problèmes de racisme / exploitation / discriminations envers les minorités de manière générale... tout l'aspect psychologique, politique et philosophique autour des hubots est vraiment très bien exploité, c'est le gros point fort de cette série à mes yeux. Réflexion sur l'esclavage, l'égalité, la liberté, la responsabilité, la dignité humaine... c'est vraiment très riche. 
 
J'ai cependant été plutôt déçue par la deuxième saison. Certains des problèmes posés dans la première saison ont été résolus et les nouvelles problématiques mises en place m'ont moins intéressée pour certaines, certains personnages que j'aimais bien ne sont plus là et les nouveaux m'ont paru moins charismatiques. Des personnages qui étaient secondaires dans la première saison deviennent beaucoup plus importants mais j'étais moins attachée à eux et comme je ne me souvenais plus forcément de qui ils étaient, je me suis retrouvée à plusieurs reprises assez perdue. A un moment donné j'ai eu vraiment l'impression qu'il y avait trop de personnages, il a fallu par moments que je demande aux potes avec qui j'ai visionné toute cette série de me rafraîchir la mémoire (mais bon ça, c'est peut-être simplement mon cerveau qui fatigue)... et globalement j'ai l'impression qu'on découvre moins de trucs, que ça avance moins, qu'on perd pas mal de temps à s'intéresser à des "guéguerres" intra-clans. On apprend certes pas mal de trucs sur l'origine des hubots les plus "particuliers" mais au final je me rends compte que ce n'était pas ça qui m'intéressait le plus, la quête principale qui fait l'objet de la deuxième saison ne m'a pas autant accrochée que celle de la première saison. 
 
Ce second constat n'enlève rien à mon émerveillement concernant la première saison qui mérite amplement d'être vue et je ne saurais suffisamment louer ! Et je pense bien que je regarderai la troisième aussi - cela sera seulement avec un peu moins d'empressement qu'à la fin de la première. Quoi qu'il en soit, Real Humans est une très bonne série que je vous conseille donc de regarder (en version originale sous-titrée bien sûr, essayer d'apprendre des mots en suédois est aussi un des intérêts de la série héhé - par exemple "tak" veut dire "merci", vous êtes ravi de le savoir). 

(ah, et si vous avez vu Morse - j'adore ce film ! - vous serez content-e de retrouver dans cette série Kåre Hedebrant, l'acteur qui incarnait le jeune héros, Oskar)

http://37.media.tumblr.com/ae0b22ce2768704c9e168556fd1f2f3b/tumblr_n7fpz9r60J1snoeqho1_1280.jpg
Présentation un peu plus développée de la saison 1 :
(pas d'énormes spoilers, ça donne simplement un peu plus d'informations concrètes sur la situation initiale)
Assistance aux personnes âgées, aide aux devoirs, tâches domestiques : ces employés modèles sont serviables et corvéables à merci. Mais leur étrange présence engendre des émotions contrastées parmi les humains.
Plébiscités par certains, ils suscitent une hostilité croissante chez d’autres, d’autant que la frontière entre êtres vivants et machines s’estompe, a fortiori quand l’amour s’en mêle.
De leur côté, les hubots manifestent de plus en plus une volonté d’indépendance. Leur rébellion a déjà commencé : Leo et Niska ont pris la tête d’un groupe d’affranchis, appelé «les enfants de David». Quand Mimi, l’une d’entre eux, est enlevée par des trafiquants, Leo, amoureux d’elle, part à sa recherche. 
Pendant ce temps, l’acquisition d’un premier hubot bouleverse la vie de la famille Engman, tandis que le grand-père doit renoncer au sien, défaillant, pour un nouveau modèle dédié à la gériatrie. 
Voisin des Engman, Roger, un contremaître, assiste impuissant au remplacement des ouvriers de son atelier par des légions d’humanoïdes, et bientôt, sa femme le quitte pour leur hubot. Dans cette société en mutation, la tension monte.

 
Petite présentation de la saison 1 qui donne envie sans trop spoiler (3 minutes, suédois sous-titres anglais)
 


Bande-annonce saison 1 (en VF)

Sugar Rush

Mardi 23 avril 2013 à 11:06

http://www.ferioj.fr/images/sugarrush.jpg
 
Sugar Rush : série britannique de 2005 avec Olivia Hallinan et Lenora Crichlow dans les rôles principaux, adaptée du roman de Julie Burchill.  Série en 2 saisons (chaque saison compte 10 épisodes de 25 min)
Elle a reçu en 2006  un Emmy Award dans la catégorie "meilleure Série pour la jeunesse".
A noter, la présence au casting (uniquement dans la saison 1) d'Andrew Garfield.
 
Synopsis : Cette série met en scène Kimberly Daniels, plus communément appelée par son petit nom Kim, une adolescente de 15 ans vivant à Brighton, qui est obsédée sexuellement par sa meilleure amie Maria « Sugar » Sweet, une jeune fille égocentrique et irresponsable qui ne se rend pas compte des sentiments de Kim à son égard.
En plus de son obsession, Kim doit faire face aux différents problèmes que rencontre sa famille, sa mère Stella qui refuse d'assumer son rôle de mère et d'épouse, son père Nathan qui refuse de faire face aux problèmes et son petit frère Matt qui se prend pour un extraterrestre.
 
(dans la suite de cet article, j'ai essayé d'éviter les spoilers - et si vous voulez un avis synthétique vous pouvez vous contenter du dernier paragraphe !)

Ce que je pensais de Sugar Rush il y a quelques mois, après avoir vu les 7 premiers épisodes : 
C'est mignon mais y'a aucun personnage que je trouve classe et la musique m'agace souvent. Heureusement l'héroïne Kim devient de plus en plus touchante, et elle ne mâche pas ses mots (quand elle monologue en tout cas), mais l'objet de ses désirs, Sugar, n'est vraiment pas à la hauteur, elle est simplement vulgaire et fade... vu que toute la série repose sur le fait que Kim fantasme sur elle, on aimerait bien fantasmer aussi et on devrait être éblouie par la Sugar en question, et au lieu de ça... bof quoi. Et puis c'est sûr qu'après avoir vu Lip Service, Sugar Rush fait très soft, très "jeune ados" (en étant beaucoup moins déluré que Skins).  

 
Pu finir de regarder la série en quelques jours et mon avis est bien plus positif :
Faut croire que je me suis finalement attachée suffisamment aux deux héroïnes pour ne plus ressentir le besoin de les juger en trouvant par exemple dommage qu'elles ne soient pas plus "classes" ou "excitantes", au contraire j'ai eu l'impression de les comprendre de mieux en mieux et j'aimerais bien être leur amie. Et je ne sais pas trop pourquoi la musique m'énervait dans la saison 1, dans la saison 2  je suppose que c'est le même genre de chansons et pourtant ça m'a plutôt plu, serais-je devenue musicalement plus tolérante ?

Le décor a aussi son importance, l'histoire se déroule à Brighton, ville balnéaire, on a donc pas mal de scènes de plage, mais qui sont loin du cliché "mer, été, bronzage, tourisme, farniente", on a plus une vision du quotidien d'adolescentes pour qui ce décor est plus ennuyeux qu'autre chose, parce que familier et qu'il n'y a "pas grand-chose à faire" dans cette ville à vrai dire - ça me rappelle le moment où Sugar explique pour elle n'est jamais partie en vacances : "Mom says "what the point of going on holiday when you live in a holiday town ?"  ("Maman dit : "A quoi bon partir en vacances quand on vit dans une ville touristique ?")
 
 En voyant le dernier épisode de la première saison j'ai pensé "OH LA LA mais ça remet TOUT en question et c'est pas crédible comment vont-ils pouvoir continuer avec ça !?". Mais la saison 2 débute alors que 18 mois se sont écoulés depuis le final de la saison précédente, donc le retour au calme est crédible puisque de l'eau a passé sous les ponts, en quelque sorte ; j'ai d'abord pensé que c'était un peu facile de la part des scénaristes de fuir les difficultés en faisant une telle ellipse, mais en fait ça se justifie, il fallait bien avancer un peu dans le temps pour ne pas toujours tourner en rond avec les personnages (parce qu'on le sait bien, dans la vraie vie on évolue rarement très rapidement). L'arrivée d'un nouveau personnage important (et que j'ai beaucoup aimé !) renouvelle agréablement la dynamique de l'intrigue. 
 
Sugar et Kim gardent un côté tête-à-claques que je trouve finalement assez "authentique" et j'aime bien la façon dont leur relation évolue. Concernant la famille de Kim, ça part de plus en plus en cacahuète, je n'ai pas trouvé ça très fin de rabâcher à ce point les problèmes sexuels du couple parental, mais la proposition de remède qui est apportée est relativement rigolote... puis j'ai été de plus en plus fan du petit frère, une de ses nouvelles lubies (enfin difficile de dire si c'est une passade ou pas, et je n'emploie pas ce terme pour la dévaloriser, mais connaissant le petit frère on peut d'abord penser à une lubie) est assez mignonne. 
 
Dans la deuxième partie de cette saison on patine un petit peu quand même, les personnages se retrouvent toujours confrontés aux mêmes problèmes sans être capable de les empêcher ni surmonter (je peux difficilement éclaircir mon propos sans spoiler, donc je préfère parler dans le vague)... mais ça fait partie des défauts "caractéristiques" des personnages si je puis dire donc éviter cet écueil serait revenu à nier et contredire la façon dont elles agissent habituellement, ça aurait été assez artificiel. Le dénouement m'a satisfaite néanmoins. 
 
Pour résumer, cette série nous montre comment une adolescente lesbienne au départ très sage se "dévergonde" (dans la 2ème saison l'ambiance rappelle bien plus Skins, plus de sexe et d'alcool que dans la saison 1 même si ça reste soft quand même) et se dépatouille tant bien que mal d'un amour non réciproque envers son amie. Assez peu de personnages, un ton plutôt humoristique qui dédramatise le tout, une intrigue simple mais prenante pour peu qu'on s'attache aux personnages (ce qui a été mon cas !) ; une série assez courte et que j'ai vue avec grand plaisir. Le format 20 minutes / 2 saisons seulement est à mon avis un très bon choix, la série n'a pas le temps de tourner en rond et reste assez légère (et c'est donc vite vu, quand on n'a pas trop le temps pour regarder une série c'est une très bonne chose). Je vous la recommande donc ! (et à voir en VO bien sûr !!!)

Une série qui devrait plaire aux ados lesbiennes (identification, toussa) mais pas uniquement, parce que les personnages ne sont pas uniquement définis par leur orientation sexuelle, c'est plus recherché que ça, il est aussi question de relations familiales, d'amitié, d'adolescence, de liberté, de confiance en soi... des thèmes larges où chacun peut trouver son compte en piochant ce qui le concerne, en somme. 
 
BONUS : pour les fans, j'ai trouvé un tumblr sur la série, Sugarisbadforme (mais attention aux spoilers si vous n'avez pas vu la série !)

http://24.media.tumblr.com/tumblr_lrzkhrYBOI1r06mz3o1_500.gif
http://24.media.tumblr.com/tumblr_lrzkhrYBOI1r06mz3o2_500.gif

Les Piliers de la terre

Jeudi 11 avril 2013 à 14:18

http://fromparistolondon.blogs.france24.com/sites/blogs.france24.com/files/storyblogimgs/user154/les-pilliers-de-la-terre_0.jpg

Il y a quelques années j'ai lu Les Piliers de la Terre, de Ken Follet ; si aujourd'hui mon souvenir est vague (et je me souviens tout de même que je lui avais trouvé des défauts), je l'avais quand même trouvé assez prenant pour lire ce pavé en quelques jours (même si le style ne m'avait pas emballée). 
 
La mini-série adaptée de ce gros roman consiste en 8 épisodes d'une cinquantaine de minutes. Je ne me souviens pas assez du livre pour juger de la fidélité de l'adaptation donc je ne peux pas chercher à comparer les deux : je peux seulement dire que dans le livre, Ellen était le personnage que j'avais préféré, et c'est également le cas dans la série : l'actrice est sublime et justifierait à elle toute seule mon envie de voir la série en entier même si je n'avais pas aimé le reste. Dans l'ensemble de toute façon j'ai été satisfaite du casting, je ne connaissais aucun des acteurs qui joue dans cette série mais aucune importance, j'ai justement fait quelques découvertes sympa, notamment Ellen comme je l'ai déjà dit (incarnée par l'actrice Natalia Werner) et le prieur Philip qui est vraiment très choupi, puis j'adore sa voix.
 
Je n'ai pas non plus les connaissances historiques nécessaires pour juger si la représentation de la vie quotidienne au Moyen Âge est juste (l'action se passe en Angleterre au XIIème siècle) ; à mon avis il ne faut quand même pas trop regarder la série pour ça, même si l'ambiance générale "fait" tout à fait médiévale, tous les personnages me semblent quand même un peu trop propres. Autre bémol à mon goût, les effets spéciaux : c'est pas le genre de détails qui m'importe et en général je suis assez bon public mais là je les ai vraiment trouvés grossiers voire ratés : les scènes de rêves ou flash-back qui sont censées être impressionnantes sont ridicules tellement les effets "flamboyants" sont kitsch, et je n'ai pas non plus du tout été convaincue par tout ce qui concerne le rajeunissement ou le vieillissement des personnages quand on a un saut dans le temps, pour les faire paraître plus jeunes on a l'impression que la peau des personnages a été "floutée" (dans le cas d'Ellen surtout), et simplement ajouter une barbe à un personnage d'allure très juvénile ne lui fait pas paraître 15 ans de plus, faut pas déconner. 
 
Comme dans le livre on peut regretter que tout soit aussi manichéen, du début à la fin il y a d'un côté les gentils qu'on veut voir réussir, de l'autre les méchants qui mettent des bâtons dans les roues des gentils, qu'on aime haïr et qu'on veut voir mourir, et malgré quelques petites trahisons des deux côtés, il n'y a pas de grandes surprises concernant l'évolution psychologique des personnages, qui est assez convenue.

L'intrigue met surtout en avant, à travers la construction (souvent problématique) d'une cathédrale sur plusieurs décennies, les aventures (familiales, amoureuses) des personnages impliqués dans la construction de cette dernière. Parmi les obstacles à la construction, on trouve d'une part une guerre de succession qui n'en finit pas (les conflits politiques nationaux ont une influence plus ou moins directe sur le bon déroulement du chantier - et là au moins je n'ai pas eu vraiment l'impression qu'on prenne vraiment parti, des trucs ignobles sont faits des deux côtés), mais aussi une lutte de pouvoir plus locale entre le prieur Philip et son supérieur hiérarchique, l'ambitieux évêque Waleran. A tout cela s'ajoutent des rivalités / secrets / vengeances personnelles entre d'autres personnages, au final ça donne un cocktail assez intéressant ; malgré toutes les réserves que j'ai émises plus haut, c'est donc quand même une série que j'ai pris beaucoup de plaisir à voir, surtout à partir de l'épisode 5 qui m'a vraiment accrochée, j'ai regardé les derniers épisodes de manière très rapprochée et sans lassitude. 
 

http://25.media.tumblr.com/6e0e32c74b0cdc2c50a4bc072a3cfe47/tumblr_ml3bko8D7F1qa00iso1_1280.jpg
Créer un podcast