Film de Bernardo Bertollucci, avec Marlon Brando et Maria Schneider. 1972.
Interdit aux moins de 16 ans
Synopsis : Paul, un Américain établi à Paris, et Jeanne font connaissance alors qu'ils visitent, un matin d'hiver, un grand appartement vide. Ils font l'amour sans rien savoir l'un de l'autre, pas même leurs prénoms. Paul loue l'appartement et le couple s'y donne rendez-vous jusqu'à ce que la situation devienne insoutenable.
Remarques personnelles décousues :
Ce qui m'a plu :
Beauté de Maria Schneider
Remarques personnelles décousues :
Ce qui m'a plu :
Beauté de Maria Schneider
Relations amoureuses "normales" (civilisées, qui peuvent exister dans la rue, en plein jour, entre deux personnes du même age) : c'est en réalité superficiel, c'est du cinéma (d'autant plus que le fiancé de l'héroïne filme leur vie, ou plutôt une image, une mise en scène de leur vie).
Mariage de l'autre personnage était aussi une mascarade : sa femme le trompait (et il le savait), faisant de son amant une sorte de double de son mari. Son suicide reste inexpliqué (à quoi bon être attaché en plein jour à quelqu'un qu'on ne peut de toute façon pas rendre heureux et dont on ne peut empêcher le désespoir et la mort ? Impossibilité de vraiment connaître autrui ?)
Réaction des personnages :
Enfermés dans un appartement vide, rideaux tirés, ces inconnus qui couchent ensemble sont paradoxalement plus sincères. Ils abandonnent la norme. Désir d'oublier le reste, tout ce qui est au-dehors, "je ne veux rien savoir de toi", vont jusqu'à remplacer leurs noms (qu'ils veulent ignorer) par des grognements d'animaux. Fascination du pire qui semble finalement moins iréel et absurde que le jeu social vain évoqué dans les paragraphes précédents ?
Ce qui m'a moins plu :
Ce qui m'a moins plu :
Le son du DVD était très mauvais, paroles des personnages souvent inaudibles (et musique bien trop forte si on monte le volume), obligée de mettre les sous-titres.
Tournage traumatisant pour Maria Schneider : la scène de sodomie (qui a rendu le film très célébre et a fait scandale) n'était pas inscrite dans le script et a été imposée au dernier moment à la jeune actrice qui l'a vécu comme un viol ; si l'acte est simulé, ses larmes ne le sont pas ("I felt raped by Brando" / regrets de Bertolucci après la mort de Maria Schneider). Apprendre cela après avoir vu (et beaucoup apprécié !) le film me met mal à l'aise : vanter le film est-il une façon de cautionner la conduite du réalisateur qui, par son comportement ignoble, a permis la réalisation d'une telle scène ? (qui renvoie à la question plus large : faut-il ou non boycotter les oeuvres d'artistes moralement condamnables ? ou peut-on séparer un artiste de son oeuvre ? là c'est impossible, sachant que le comportement de Bertolucci est complètement lié au tournage du film)
C'est le 2ème Bertolucci que je vois, après Innocents : the Dreamers qui m'avait beaucoup plu aussi. Films potentiellement dérangeants mais de qualité à mes yeux.