FERIOJ ( journal culturel )

Boulevard de la mort

Lundi 17 septembre 2012 à 13:01

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Tarantino et moi : j'adore Pulp Fiction, ai beaucoup aimé Kill Bill 2, apprécié Kill Bill 1 & Reservoir Dogs, et à mon grand regret, n'ai pas trop aimé Inglourious Basterds à part quelques scènes.

Synopsis de Death Proof :  C'est à la tombée du jour que Jungle Julia, la DJ la plus sexy d'Austin, peut enfin se détendre avec ses meilleures copines, Shanna et Arlene. Ce TRIO INFERNAL, qui vit la nuit, attire les regards dans tous les bars et dancings du Texas. Mais l'attention dont ces trois jeunes femmes sont l'objet n'est pas forcément innocente. C'est ainsi que Mike, cascadeur au visage balafré et inquiétant, est sur leurs traces, tapi dans sa voiture indestructible. Tandis que Julia et ses copines sirotent leurs bières, Mike fait vrombir le moteur de son bolide menacant... 

(Le synopsis est donc ridicule à souhait et me faisait un peu peur. en mode "mais c'est quoi cette bouse ?!")




 
Mon verdict : super-super-fun, entre parodie et hommage aux films d'exploitation / films de série B (je ne sais pas si j'en ai déjà vraiment vus, des films comme ça, sûrement que oui mais j'ai dû les oublier ?), et, ce qui m'a étonnée, vraiment BEAU. Esthétiquement je veux dire, tout le côté vintage est très bien rendu, les décors, l'allure des personnages, les voitures, les couleurs, la lumière, la scène merveilleuse où on voit un gars manger de la pizza comme un crado ! (ce court passage a dégoûté mon frère et m'a sciée), les multiples références aux autres films de Tarantino, certains ont trouvé que sur ce coup-là Tarantino abuse et que ces clins d'oeil nombrilistes sont lourds mais ça m'a vraiment plu. La musique, extra comme toujours chez Tarantino, je vais me procurer la BO. Drôle, énergique, plein de testostérone mais dans le bon sens du terme, excès savoureux, même les scènes impliquant baston et voitures m'ont plu : jouissif !!! Death Proof, ou comment le vulgaire devient classe. 
 

Les Heures souterraines

Dimanche 16 septembre 2012 à 10:38

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J'ai découvert Delphine de Vigan il y a quelques années avec No et moi, un livre pour lequel je garde toujours beaucoup d'affection ; j'ai lu deux fois Jours sans faim qui est l'un des meilleurs livres sur l'anorexie que j'ai eu l'occasion de lire (avec Petite de Geneviève Brisac et le Pavillon des enfants fous de Valérie Valère).

L'année dernière, j'ai beaucoup apprécié - mais moins que les deux autres romans précédemment cités, finalement - Rien ne s'oppose à la nuit, livre qui lui a valu une reconnaissance du public encore plus large (et a obtenu le prix Renaudot, le prix du roman Fnac et le prix France Télévisions 2011). J'ai aussi lu un de ses premiers romans, Un soir de décembre, qui m'avait fait passer un agréable moment mais dont je ne conserve quasiment aucun souvenir (l'histoire d'un homme, un écrivain qui ne parvient plus à écrire si je ne me trompe pas, qui se détache de son couple parce qu'il repense à un ancien amour, mais je ne me souviens d'aucun autre détail !). 

J'avais les Heures souterraines dans mon Ipod depuis au moins deux ans et je ne l'avais toujours pas écouté - je n'avais jamais lu de livre audio avant et étais assez frileuse, malgré les incitations multiples d'une amie proche qui lit de cette manière depuis des années. Finalement je me suis enfin lancée, et ai écouté ce livre (qui fait un peu moins de 6 heures je crois) en cinq jours, principalement dans les transports en commun.

Concernant cette forme de lecture qui est nouvelle pour moi : c'est une agréable surprise et je peux dire que je regrette de ne pas m'y être mise plus tôt ! J'aime voir écrits les mots, et quand j'écoute de la musique en général je ne suis pas très attentive, je laisse plutôt mon esprit voguer au point de parfois ne presque plus prêter attention à ce que j'ai dans les oreilles (de plus dans les transports en commun je m'endors assez facilement). J'avais donc peur de ne pas du tout réussir à me concentrer sur la voix de la lectrice, de décrocher fréquemment et d'être obligée de revenir en arrière, ou de devoir pour suivre faire des efforts surhumains que je n'aurais pas eus envie de fournir le matin encore endormie ou fatiguée après une journée de travail. Mais que nenni, soit mon esprit a réussi à piger qu'il était de bon ton d'être attentif comme un grand, soit le livre est assez prenant / la lectrice assez douée pour que je m'accroche sans peine au fil, et je n'ai pas été frustrée de ne pas avoir les mots sous les yeux.

Un peu après la moitié du roman (ou un peu avant ?) j'ai quand même commencé à ressentir un agacement régulier, dû uniquement, j'en suis à peu près sûre, au style du livre. Il s'agit en effet de suivre minutieusement dans leurs gestes (et pensées, la narration est externe mais le point de vue omniscient) deux personnages : Mathilde, l'héroïne de ce roman, sur le point de craquer à cause du harcèlement dont elle est l'objet dans son entreprise, qui se manifeste par sa progressive "mise au placard", et Thibault, un médecin généraliste qui passe ses journée à se rendre au domicile des personnes qui appellent les urgences médicales de Paris, usé par la misère qu'il côtoie au quotidien et par sa rupture toute fraîche d'avec Lila, une femme dont il est amoureux mais qui ne l'a jamais vraiment aimé. Chaque chapitre est centré sur l'un des deux protagonistes, on ne cesse donc d'alterner entre la journée de Mathilde et celle de Thibault - l'action du roman se situe le 20 mai, jour qui doit être un tournant dans la vie de Mathilde si elle en croit la voyante qu'elle a consulté ; le récit de cette journée est agrémenté de l'évocation de souvenirs et de l'état psychologique actuel de ces deux personnages au bout du rouleau.

Pour éviter de se noyer complètement dans une tonalité pathétique à mourir, Delphine de Vigan a choisi d'adopter un style en apparence très objectif, et décrit les choses de manière concrète, simple et en même temps très détaillée et précise. Problème, cette froideur de surface est considérablement alourdie par la surenchère de détails et surtout l'énumération de synonymes qui en fait insistent très fortement sur certains points (la voix parfois apitoyée de la lectrice ne m'a sans doute pas aidée à prendre ces passages avec plus de légèreté, remarquez !). Plus ça va, plus on la voit venir, et parfois au moment où venait un mot je sentais qu'on allait avoir droit à un développement à partir de ce mot qui serait repris maintes fois. D'abord on trouve ça sympa, ça donne une impression de fluidité, les choses avancent toutes seules. Mais rapidement, j'ai eu plutôt l'impression qu'on s'enlisait, j'avais envie de rayer mentalement des phrases entières qui ne servaient à rien d'autre qu'en rajouter une couche et je me retenais de dire par-dessus la voix "blablablabla, REDONDANCE tsss !!!". Ce procédé trop utilisé m'a semblé extrêmement lourdingue et assez déplaisant et a finalement pas mal pourri cette lecture. Un extrait pour vous donner une idée de ce style particulier qui a fini par m'agacer :

"Aujourd'hui, quelque chose pourrait se passer. Quelque chose d'important. Un événement qui inverserait le cours de sa vie, un point de disjonction, une césure, inscrite depuis plusieurs semaines à l'encre noire dans son agenda. Un événement majuscule, attendu comme un sauvetage en haute mer. 

Aujourd'hui, le 20 mai, parce qu'elle est arrivée au bout, au bout de ce qu'elle peut supporter, au bout de ce qu'il est humainement possible de supporter. C'est écrit dans l'ordre du monde. Dans le ciel liquide, dans la conjonction des planètes, dans la vibration des nombres. Il est écrit qu'aujourd'hui elle serait parvenue exactement là, au point de non-retour, là où plus rien de normal ne peut modifier le cours des heures, là où rien ne peut advenir qui ne menace l'ensemble, ne remette tout en question. Il faut que quelque chose se passe. Quelque chose d'exceptionnel. Pour sortir de là. Pour que ça s'arrête. "

Cécile (Lambour & Springer)

Dimanche 9 septembre 2012 à 11:55

http://www.bedetheque.com/Couvertures/Couv_103704.jpgUne BD rapide à lire, observation de quelques individus dans un immeuble et un café, naissance d'une amitié trouble entre un mec et sa voisine, rien n'est vraiment développé mais on voit comment naît le désir entre eux, avant tout par des regards, au fil des rencontres furtives du quotidien qui de plus en plus deviennent des rendez-vous.

Tons rose pour la colorisation (partielle), sensation que les dessins ont été fait à la hâte, mais qui ne parvient pas à masquer que le dessinateur a quand même un bon coup de crayon - surtout dans la réalisation de l'héroïne et des décors, j'ai quand même trouvé les mecs assez moches - et qui donne de la vie, du dynamisme à l'ensemble.

Trop court (et un peu trop superficiel peut-être ? dommage aussi que l'histoire ait un goût de déjà-vu, mais bon ce n'est clairement pas l'intrigue qui fait l'intérêt de cette BD, mais plutôt son ambiance) pour me marquer vraiment je pense, un peu dommage, mais sympa pour meubler une pause déjeuner (ce qui a été mon cas), un peu dans la veine de Bastien Vivès.

Le sous-titre "1. Charmante" laisse présager une suite mais pas de tome 2 publié pour l'instant (mais commencé). 

=> Blog de Séverine Lambour / blog de Benoît Springer

Résumé de l'éditeur :
Cécile est le récit d’un rendez-vous manqué d’une impalpable tristesse. Deux voisins qui se croisent, deux destins qui se percutent au mauvais moment. Dans une autre vie, dans d’autres circonstances, ces deux-là auraient pu tomber amoureux, et cette histoire aurait pu être celle d’une rencontre banale et heureuse.

Tout en retenue et en pudeur, Séverine Lambour et Benoît Springer nous offrent une belle histoire au dessin épuré, qui laisse transparaître la timidité des personnages, leur incapacité à agir, le malaise qui s’installe. Impossible de rester indifférent à leurs regrets sourds, mais qui sait ? La suite reste à imaginer…

Une histoire dans laquelle chacun peut se retrouver, se reconnaître… Une aventure quotidienne, apparemment banale, mais qui marque le lecteur et lui parle un peu de lui-même et de ses propres déceptions.
http://25.media.tumblr.com/tumblr_ma1rkjqCXQ1qa21u7o1_500.jpg
Dans une ville où tout est construit autour de la lettre R, on ne parle et on ne pense que R. A l’école, un enfant apprend difficilement à écrire. De ses gribouillis maladroits naissent des signes étranges...


Un court-métrage d'une douzaine de minutes - qu'on peut voir gratuitement et intégralement en ligne, cf ci-dessous - qui part d'une idée simple, est exécuté tout aussi simplement avec un graphisme relativement minimaliste... mais tout cela est très bien pensé, joli et poétique au final ! Sur un fond dont la couleur évoque le papier kraft, les décors semblent dessinés au crayon de papier tandis que les personnages et objets tranchent en noir profond ; ce choix graphique m'a rappelé les ombres chinoises de Princes et princesses de Michel Ocelot ; quant au langage des personnages, majoritairement composé de R et dont on comprend cependant sans peine la teneur, il m'a fait un peu penser avec délices à la merveilleuse pièce de Jean Tardieu Un mot pour un autre. Au final, on a une oeuvre originale... qui prône justement la création comme instrument de la liberté et du progrès, on pourrait voir ce dessin animé comme une légende racontant les prémisses de notre propre monde... 

(comme je n'arrive pas à intégrer la vidéo sur cowblog, je vous propose de cliquer ICI pour visionner le court-métrage)

http://spectabou.cowblog.fr/images/Rbianco.jpg
Un album intitulé Les Mots (pour ados, d'après cet article que je vous engage à lire) a été inspiré par ce court-métrage (par les mêmes auteurs - éditions Lirabelle). 

http://4.bp.blogspot.com/-JWRx76Ie4EE/TxCXGuQnSyI/AAAAAAAAACQ/QWdjspDfmPc/s320/img093.jpg

Infected Mushroom (trance goa)

Samedi 8 septembre 2012 à 20:27

http://24.media.tumblr.com/tumblr_ma1n7amm7C1rpxoqlo1_400.jpg
Je n'y connais rien en musique techno / musique electro (je ne sais déjà pas faire la différence ahah, pour apprendre à reconnaître les différents genres et comprendre leurs caractéristiques je compte sur le site de la BM de Lyon Musiqu'azimuts, le bouquin Histoire de la musique pour les nuls, mon pote wikipedia et bien entendu... je dois écouter le plus de choses possibles (vu que j'ai peu de temps libre, que je me sens assez fatiguée et que je l'ai l'habitude depuis des années d'écouter les mêmes choses pendant des mois... c'est pas évident). 

Il y a 2 jours par hasard j'ai découvert le morceau "Psycho" d'un groupe qui m'était totalement inconnu, Infected Mushroom. Wikipedia m'apprend que Infected Mushroom est un projet musical israélien de trance psychédélique (Trance-Goa), fondé en 1996 par Amit Duvdevani (« Duvdev ») et Erez Aizen (« Erez » ou « I.Zen »). Le duo connaît un succès croissant ; il est l'un des plus connus du genre." 

Trance Goa : La Trance psychédélique (souvent appelée psytrance) est une forme de trance (style de musique électronique) apparue au début des années 1990 à Goa, Inde, d'où le nom de "Goa" ou "trance-Goa" donné au départ à ce courant musical (ou encore Hippie Trance, 604 par analogie graphique avec GOA). La trance psychédélique est caractérisée par un rythme rapide, dans la gamme des 125 à 160 battements par minute (bpm), contrairement à l'ambient et à d'autres formes de house ou de techno. Ses basses sont fortes, sans interruption, sans changement et recouvertes par beaucoup d'autres rythmes, souvent produits par le célèbre synthétiseur Roland TB-303. D'une façon générale, autant nous reconnaissons des sons de synthétiseurs dans la trance, autant la goa s'oriente vers des sons inattendus et surprenants, impossibles et immatériels. L'artiste peut utiliser des sons issus du microphone qu'il retravaille pour faire des kicks (battements rytmiques). Les sons goa, sont souvent passés par une chambre à délais pour laisser planer une ombre synthétique et valoriser le rythme. La goa valorisera ainsi non pas la mélodie mais bien la rythmique synthétique poussée à l'extrême de la répétition systémique.

Ce type de Trance est un phénomène global mais est surtout populaire en Israël, en Europe, au Japon et, bien évidemment, à Goa. On constate qu'il y a peu d'artistes américains et que, inversement, les artistes israéliens sont bien représentés.


Okaay. En tout cas j'ai écouté sur grooveshark le premier album d'Infected Mushroom, The Gathering, ça m'a mis dans un état second assez agréable. Le lendemain j'ai trouvé dans le magasin de ma médiathèque une compil "a taste of goa trance", je l'ai survolé (écouté des extraits de chaque morceau) et étrangement ça m'a moins plu, j'ai trouvé ça moins original, moins de sons "bizarres" qui seraient donc propres à Infected Mushroom ? A réécouter pour tirer ça au clair.


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