Synopsis : Marie quitte sa famille pour aller vivre à Lyon et y étudier le piano au conservatoire. Pour des raisons économiques, elle partage l'appartement d'Emma, une amie d'enfance, qui y vit seule depuis la mort de son père et la désertion de sa mère.
Marie se soumet aux règles de vie imposées par sa colocataire, toujours plus oppressante. Emma la fascine, la domine, la bouleverse. Marie se débat entre son désir pour elle et son envie de lui échapper, puisant sa force dans l'amour pour le piano.
Conseillé par V. qui pensait que ce film me plairait et elle a touché juste. Le côté "hystérique" reproché par certains spectateurs (d'après les critiques que j'ai lues) est précisément ce qui m'a plu, ça et le fait que Marie semble ne pas tout à fait savoir ce qu'elle veut au juste, elle repousse Emma mais pas à chaque fois, cela m'a paru beaucoup plus réaliste que si chacune des deux avait eu un comportement clair et cohérent du début à la fin (on sait bien que cela ne se passe pas comme ça).
Trouvé sur allociné : « Je te mangerais s'inspire de l'expérience personnelle de Sophie Laloy, qui, avant de devenir ingénieur du son pour le cinéma, se destinait à une carrière musicale. "Les premières grandes émotions de ma vie, je les ai ressenties alors que je jouais des morceaux de musique classique, explique la réalisatrice. J'ai donc intégré le Conservatoire de Lyon afin de devenir concertiste. Pendant ma première année d'étude, j'ai vécu en collocation avec une amie d'enfance, pour les mêmes raisons initiales que celles de Marie. Cette amie était propriétaire et avait le sens du concret qui me manquait, mais je me suis sentie oppressée par cette relation. De l'extérieur, nous apparaissions comme deux amies d'enfance plutôt liées, assez sages. Mais en réalité, c'est avec une grande lâcheté que je n'ai pas exprimé la violence du mal-être qui m'animait. Et moins je l'exprimais, plus c'était violent, puisque je créais mon propre malaise et que je me laissais dominer."
C'est avant tout ces sensations-là que la cinéaste a eu envie de raconter et de sublimer dans un récit : "Comment Marie peut-elle se laisser enfermer dans une relation de plus en plus malsaine ? Comment elle-même peut induire, par son comportement, cette relation malsaine ? En quoi la peur de l'une peut influencer le désir de domination de l'autre ? Il n'y a pas une méchante et une gentille, il y a une très jeune, un peu naïve, un peu lâche, un peu indolente, très malhabile, très séduisante et une plus mature, très seule, blessée, possessive, maladroite et amoureuse." »
J'approuve le casting : Isild Le Besco (j'apprends qu'elle est la soeur de la réalisatrice Maiwenn) semble hautaine et sûre d'elle au premier abord mais plus on la connaît, plus on voit apparaître sa fragilité. Judith Davis est innocente et "normale" à souhait (je me comprends, je veux dire par là "pleine de vie, avec parfois les mêmes aspirations un peu frivoles que les jeunes filles de son âge, quand elle sort avec ses camarades de conservatoire par exemple) et Johan Libéreau est tout chou, je l'avais bien aimé dans Douches froides. Détail, ces temps-ci chez mes parents je subis souvent la série "En famille", et cela m'a amusée de reconnaître dans ce film l'une des protagonistes de cette série, Lucie Bourdeu, qui joue une des petites soeurs de Marie (et comme dans En famille son personnage s'appelle Chloé).