FERIOJ ( journal culturel )

Films vus, semaine n°10

Mardi 12 mars 2013 à 11:05

 10 films vus, aucun ciné mais quelques belles découvertes

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Films vus, semaine n°9

Mardi 12 mars 2013 à 10:30

11 films vus dont 2 ciné (et dont 2 revus)

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Dans le numéro de mars du magazine Marie-Claire, on trouve un dossier « À vos talons, citoyens ! » (dont on a un aperçu
 )  où 8 hommes connus posent en escarpins rouges pour défendre le féminisme. Si défendre le féminisme est bien, le défendre en talons me laisse sceptique, réduire une femme à ses talons me semble assez douteux, parce que ça revient à dire quoi, que les femmes sans talons hauts ne seraient pas des "vraies" femmes ? (concernant ce dossier, je suis donc plutôt d'accord avec cet article)
 
Au-delà de mon agacement suscité par cette manière de fêter la journée internationale des droits des femmes, ce qui a attiré mon attention, c'est la phrase (censée résumer son avis sur le sujet) accompagnant la photo d'un des types en question, Xavier Desmoulins (présentateur sur M6 du 19.45 et de l'émission 66 minutes inside) : "Moi, femme ? Je serais une caillera féministe." Ce qui me gêne, c'est l'association de "caillera" et "féministe". Qu'est-ce que ça signifie ? Que les féministes sont des caillera ? A-t-il voulu dire par là que dans la société patriarcale où nous vivons, être féministe est subversif et qu'on est donc aussitôt assimilé à une caillera si on refuse de jouer le jeu social qu'on attend de nous dès lors qu'on possède un vagin ?! Je suis féministe et non, je ne suis pas une caillera, et si vous pensez que je suis une caillera parce que je défends l'égalité des droits entre les individus, c'est vous qui avez un problème, ok ?
 
Comme vous le voyez, cette phrase m'a énervée, mais je me suis dit "bon, je n'ai pas encore lu l'article d'où est issu cette phrase, peut-être que Marie-Claire a déformé son propos en voulant proposant une phrase-choc pour accompagner sa photo, je vais voir ça de plus près." Mais lire le (court) texte dans le magazine qui reprend les propos de Xavier Desmoulins sur la question ne m'a pas vraiment aidée à me calmer. Il y dit en effet (extrait) : "Les femmes doivent dégager une grande force pour lutter. Pas le choix. Et comme je l'ai vu récemment dans un documentaire, je ne laisserai pas les hommes me parler outrageusement dans la rue. Je serais une caillera en talons."
 
"Je ne laisserai pas les hommes me parler outrageusement dans la rue".  Tu parles Charles. J'interprète cette phrase comme cela : "Moi, qui suis un homme, eh bien je vous assure que si j'étais une femme, je ne me laisserais pas faire comme certaines d'entre vous le faites." N'est-ce pas une manière indirecte de culpabiliser les femmes qui n'osent pas répliquer quand on les agresse verbalement dans la rue ? (Alors que si on ne réplique pas forcément, ça peut être par peur que l'agression verbale tourne à l'agression physique si on tente de se défendre, cette peur me semble assez compréhensible). Qu'est-ce qu'il en sait, de ce qu'il ferait dans cette situation s'il avait été une femme, càd si on lui avait enseigné dès sa plus tendre enfance que les femmes ne doivent pas se battre et qu'elles doivent plutôt être douces, modérées, polies, "parce qu'une femme doit être ainsi ?" Cela me rappelle un passage de King Kong Théorie de Virginie Despentes, à propos du viol et des films "rape-and-revenge" réalisés par des hommes : 
 
"On n'entend jamais parler dans les faits divers de filles, seules ou en bandes, qui arrachent les bites des agresseurs pour leur faire la peau, ou leur mettre une trempe. ça n'existe, pour l'instant, que dans les films réalisés par des hommes. La dernière maison sur la gauche, de Wes Craven, L'ange de la vengeance, de Ferrara, I spit on your grave, de Meir Zarchi, par exemple. Les trois films commencent par des viols plus ou moins ignobles (plutôt plus que moins, d'ailleurs). Et détaillent dans une deuxième partie les vengeances ultra-sanglantes que les femmes infligent à leurs agresseurs.Quand des hommes mettent en scène des personnages de femmes, c'est rarement dans le but d'essayer de comprendre ce qu'elles vivent et ressentent en tant que femmes. C'est plutôt une façon de mettre de mettre en scène leur sensibilité d'homme, dans un corps de femme. (...) Dans ces trois films, on voit donc comment les hommes réagiraient, à la place des femmes, face au viol. Bain de sang, d'une impitoyable violence. Le message qu'ils nous font passer est clair : comment ça se fait que vous ne vous défendez pas plus brutalement ? Ce qui est étonnant, effectivement, c'est qu'on ne réagisse pas comme ça. Une entreprise politique ancestrale, implacable, implacable, apprend aux femmes à ne pas se défendre.Comme d'habitude, double contrainte : nous faire savoir qu'il n'y a rien de plus grave, et même temps, qu'on ne doit ni se défendre, ni se venger. Souffrir, et ne rien pouvoir faire d'autre. C'est Damoclès entre les cuisses."
 
Non, être féministe ne nous transforme pas en caillera, qu'est-ce que ça voudrait dire cette connerie ?? Que toute femme qui lutterait contre le machisme ambiant doit s'attendre logiquement à être traitée de caillera ?!
Et non, ne pas oser répliquer face à des remarques sexistes dans la rue (ou se défendre face à un viol) n'est pas une attitude de faiblesse qui signifie que quelque part "on l'a bien mérité". 

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(source : spermufle)
 
(si vous pensez que j'exagère et/ou que j'ai mal compris ce que Xavier Desmoulins a voulu dire, je vous écoute, expliquez-moi donc. Je ne sais pas si je suis très claire avec cet article, mais il fallait que ça sorte). 

PS : puis parmi toutes les choses qui m'agacent dans cette campagne (j'ai pas développé) j'ai oublié aussi de mentionner la plus évidente : quand Xavier Desmoulins dit "Moi femme ? Je serais une caillera féministe", ça veut dire qu'en tant qu'homme actuellement il ne se considère pas féministe ? C'est quoi le délire de participer à une campagne soit-disant anti-sexiste sans même se dire féministe au départ, WTF ? (faut-il vraiment rappeler que le féminisme n'est rien de plus que de souhaiter l'égalité entre les hommes et les femmes et que par conséquent on peut espérer que tout le monde est - devrait ? - être potentiellement féministe ?)

Films vus, semaine n°8

Mardi 5 mars 2013 à 14:43

( soit du lundi 18 au dimanche 24 février : 9 films vus, aucun ciné )

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Mia et le Migou : graphisme très très sympa, mais histoire un peu décevante, trop proche de Mon Voisin Totoro (et le Migou n'a pas le charisme de Totoro...)

L'Incompris : "classique du cinéma populaire italien". Deux jeunes frères tentent de faire le deuil de leur mère et de plaire à leur père diplomate assez absent... 

Delicatessen : boucher tyran fait régner le cannibalisme et la peur dans un immeuble. Complètement WTF par moments, scène "d'action" de la fin un peu trop bordelique à mon goût mais j'ai bien aimé la fantaisie de ce film, ça fourmille et ça suscite chez moi le même genre de malaise que La Cité des enfants perdus, du même réalisateur. 

Raison et sentiments : regardé juste après avoir lu le livre, que j'ai bien aimé même si je lui reprocherais un schéma trop similaire à Orgueil et préjugés (seul autre livre que j'avais lu du même auteur). Ravie de voir Kate Winslet toute jeune, mais adaptation peu surprenante, et je ne suis pas vraiment convaincue par Emma Thompson (je rejoins les critiques qui la jugent trop âgée pour ce rôle).

La petite fille au bout du chemin : film "culte" dans mon esprit à cause de ma mère qui en parle sans cesse depuis des années et a enfin acheté le DVD. Intrigue policière assez banale mais qui a fonctionné sur moi (je vois tellement peu de films de ce genre que je me laisse avoir facilement), la menace du gars pédophile est parvenue à me stresser suffisamment et il y a une scène vers la fin que je trouve vraiment excellente. Donne envie de voir d'autres films avec la jeune Jodie Foster.

L'Heure Suprême : mon 3ème Borzage, après L'Isolé et L'Ange de la rue, et peut-être celui que j'aime le moins jusqu'ici : intrigue amoureuse similaire aux deux autres (avec les mêmes acteurs, ce qui n'est pas gênant vu que je les aime beaucoup), mais le personnage de Charles Farrell est encore plus tête à claques que d'habitude, et je trouve la relation de soumission de la femme envers l'homme vraiment indigeste (bien sûr faut se replacer dans le contexte de l'époque, mais même). Reste quand même de très beaux plans, et ça reste assez prenant, mais je n'ai pas vraiment été éblouie comme j'ai pu l'être devant L'Isolé, c'est peut-être trop mélo à mon goût.

Pocahontas : un des Disney préférés de mon enfance, qui me fait toujours un effet boeuf (je crois que je n'aurai jamais le moindre sens critique concernant les Disney, je n'essaie même pas à vrai dire). En revanche agacée de constatée l'ajout de quelques secondes dans deux scènes dans cette version DVD, tout ça pour rajouter une brève chanson ultra-mièvre et un baiser langoureux absolument pas nécessaire ! Ravissement nostalgique si on exclut ce détail donc. 

Tous les Soleils : assez mielleux mais quelques ingrédients plaisants m'ont fait passer un bon moment malgré tout : trouvé le héros très mignon, aimé entendre de l'italien (engueulades + musique), et personnage du frère "engagé" qui vit en robe de chambre sympathique.

Punk : téléfilm vu en replay sur le site d'Arte, bien aimé les scènes avec les potes punk du héros (ado lambda, proche de sa mère avec qui il est cependant en conflit, notamment parce qu'elle ne veut pas lui parler de son père qu'il ne connaît pas), mais tout me semble très cliché, structure du film assez répétitive (alternance perpétuelle entre les scènes avec les punk, les scènes avec la mère), au final assez ennuyeux et vain, surtout la dernière demie-heure qui m'a paru assez insupportable. 

Films vus, semaine n°7

Lundi 18 février 2013 à 23:27

Du 11 au 17 février : 11 films vus, seulement 1 ciné, et curieusement, pas mal de films que j'ai trouvé très moyens voire carrément décevants... mais aussi quelques belles découvertes  !

Je n'ai pas aimé :

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Mongol : de beaux décors, de « beaux » costumes (je m’interroge quand même sur leur réalisme, je n’y connais pas grand-chose mais la propreté des cheveux des personnages par exemple m’a « choquée », on est au 12ème siècle, les personnages ont un mode de vie assez nomade / guerrier mais globalement j’ai eu l’impression que tout le monde avait des cheveux lisses et brillants… mouais), la chance d’entendre du mongol (langue que je ne connaissais pas du tout, que je serais incapable de reconnaître à nouveau, mais quand même, j’aime bien entendre des langues que je ne connais pas), mais très ennuyeux, au point que je n’arrivais pas vraiment à me concentrer sur autre chose que les points précédemment cités, je n’arrêtais pas de confondre les personnages, impression qu’il ne se passait rien la plupart du temps et hop soudain une bataille, euh, ok. J’ai pas vraiment l’impression d’en savoir plus sur la vie de Genghis Khan au final, à part qu’on a buté son père, qu’il a choisi sa femme quand il avait 9 ans mais en fait non c’est plutôt elle qui l’a choisi, et puis qu’il a réussi à assoir son pouvoir en combattant et proposant des lois à un peuple qui n’en avait pas, mais pffff, voilà.

 

Brothers : film que j’ai eu envie de voir pour Natalie Portman et vraiment pas du tout ce à quoi je m’attendais ! L’affiche (et le synopsis que j’ai lu en diagonale) m’ont complètement dupée, je les ai interprétés à ma manière afin de me forger un horizon d’attente complètement fantaisiste, à savoir : je pensais que Natalie serait amoureuse des deux frères et que ce triangle amoureux l’amènerait à vouloir vivre son amour pour les deux (voire à coucher avec les deux en même temps ?), enfin je m’attendais à ce que la relation entre les trois personnages soit au centre du film d’une façon peut-être potentiellement glauque mais quand même assez fun, qu’il soit question d’amour libre, tout ça.

Et en fait PAS DU TOUT, le thème du film c’est bien plus les horreurs que le frère soldat vit en Afghanistan et les conséquences de ce traumatisme. Et j’ai trouvé que tout ça nous était présenté d’une façon larmoyante et insupportable, on nous inflige quelques scènes très violentes psychologiquement / émotionnellement et c’est fait d’une telle manière que j’avais j’impression que le réalisateur me hurlait « vas-y là pleure, SOIS CHOQUE, maintenant !!! » et ça m’a saoulé, j’ai trouvé ça artificiel et j’ai absolument horreur de sentir qu’on essaie de me manipuler, et je sais déjà que la guerre c’est mal, merci bien, faut arrêter de nous prendre pour des cons c’est pas avec ce genre de dénonciation rentre-dedans à deux balles qu’on va vraiment me toucher. Un film qui m’a donc fortement déplu au final malgré la présence de Natalie au casting (qui pleure toujours magnifiquement bien mais là trop c’est trop, stop !)

 

Bof bof :

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Ma femme est une actrice : J’aime bien Charlotte Gainsbourg et elle était donc ma seule raison de voir ce film… et après visionnage je confirme, sans elle j’aurais trouvé ce film vraiment sans intérêt. Charlotte dans son propre rôle (enfin après j’ignore comment elle est vraiment au quotidien, et je m’en fous) est donc… une actrice, et son mari de plus en plus jaloux souffre de la voir jouer des scènes d’amour avec des acteurs. C’est tout. Plutôt vain, se laisse regarder en étant parfois ennuyeux, Charlotte est jolie comme toujours mais son personnage est à la limite de m’agacer.

 

Usual Suspects : un film qu’on m’a présenté comme super-culte, « même si t’aimes pas les thrillers faut absolument que tu le voies » blablabla. C’est effectivement pas trop mon genre de films, et si dans certains cas je peux être agréablement surprise en me laissant aller à voir des films qui ne sont « pas mon genre » (exemple récent, la semaine dernière j’ai beaucoup aimé Les Affranchis), ben là je me suis ennuyée, en prenant toutefois mon mal en patience parce que je savais que l’intérêt du film résidait en grande partie dans un retournement final (que je n’ai en effet pas venu venir), donc je me répétais que ce qui était bien « allait arriver ».

Alors quand c’est enfin arrivé j’ai bien pensé « aah ouais », mais bon deux secondes après, j’étais plutôt soulagée que le film soit fini. Cette histoire de malfrats arnaqués contraints de faire un coup super-dangereux mais on sait pas vraiment de quoi il est question, pourquoi ni pour qui (mais pour quelqu’un de super-important, ahaha) pendant la majeure partie du film, ça m’est complètement passée au-dessus de la tête. Beaucoup de désordre pour pas grand-chose, peut-être que je suis complètement passée à côté du truc mais vraiment… je ne parviens pas à me laisser impressionner par ce genre de trucs (je peux facilement faire un parallèle avec Fight Club qui m’avait aussi déçue).

 

The Mist : Un film d’horreur adapté d’une nouvelle de Stephen King (que je n’ai pas lue), des gens se retrouvent coincés dans un supermarché à cause d’un brouillard très compact au-dehors qui renferme des monstres qui bouffent quiconque cherche à le traverser, miam. Pas du tout convaincue par le jeu des acteurs ni par les personnages de manière générale, j’ai trouvé qu’il y a pas mal de clichés, entre le leader naturel qui cherche à prendre toutes les décisions et à gérer la situation, la fille sympa et bien roulée qui devient son « associée », les frimeurs incrédules qui vont vouloir sortir malgré mes conseils des autres, l’illuminée obscurantiste qui voit là l’Apocalypse et qui appelle à l’expiation et au sacrifice humain, et toute la foule assez malléable qui réagit de la manière dont on l’attend en se laissant connement embobiner, etc… les comportements des personnages sont très prévisibles et caricaturaux, on se croirait face à un téléfilm-catastrophe bidon, et ça m’a presque complètement gâché le visionnage car ça a rendu plein de scènes ridicules à mon goût (avec mon frère on rigolait à des moments où on aurait dû flipper si on avait accroché au truc). Quand même quelques trucs positifs : j’ai bien aimé les monstres qui sont bien répugnants, j’ai trouvé que la dose de gore était assez bien dosée… et je dois convenir que j’ai adoré la fin ! mais ça ne rattrape pas tout le reste.

 

J'ai bien aimé :

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Mon Trésor : film isralien qui raconte la vie d’une adolescente de Tel-Aviv qui aimerait bien que sa mère cesse de se prostituer. La relation entre les deux personnages est très touchante, on voit suffisamment les qualités et les défauts de chacune pour que cela devienne difficile (impossible) de les juger. Un film assez « brut » dans la mesure où il ne nous épargne pas des scènes crues (sans heureusement en rajouter dans le côté pathétique, au contraire elles cherchent toujours un peu à dédramatiser ce qui leur arrive et à s’en sortir), mais aussi parce que la caméra est fixe et le film ne comporte pas de musique, ça donne presque un cachet « documentaire » au film, en tout cas ça le débarrasse de fioritures qui auraient peut-être été plus gênantes qu’autre chose vu le sujet. Plusieurs scènes m’ont mise mal à l’aise mais je n’ai pas eu le sentiment que la réalisatrice cherchait à appuyer là où ça fait mal de façon malhonnête (cf mon avis sur Brothers) et je salue la performance des deux actrices.

 

La Piel que habito : Almodovar comme je l’aime, un film moins « virevoltant » que certains de ses films comme Volver ou Tout sur ma mère avec des personnages exubérant et agissant en groupe, là on insiste plutôt sur la noirceur, les mots-clés pour ce film seraient plutôt : enfermement, mystère, vengeance, manipulation, identité. Un peu flippant, bien foutu, j’ai beaucoup aimé (même si j’en ai un peu marre d’Antonio Banderas qui ne m’a jamais convaincue, mais bon, au moins il y avait quand même Marisa Paredes que j’aime beaucoup).

 

Des Morceaux de Moi : [ SORTIE CINE AUX CARMES ] film qui ne m'inspirait pas des masses, et  je suis surtout allée voir pour Adèle Exarchopoulos (ça y est, elle est enfin assez vieille pour que je m'autorise à la trouver appétissante sans me sentir pedo, hiii !) et en fait ce film m'a beaucoup plu, intéressée, touchée, une très  bonne surprise. Alors si on prend les éléments qui le constituent séparément, c'est vrai que c'est un sujet banal, vu, revu....(l’ennui des jeunes dans la province profonde, les relations de famille merdique, l’héroïne qui cherche en quelque sorte à échapper à sa condition pas très folichonne en ayant du recul voire une  posture quasi-artistique en filmant son quotidien) mais j'aime bien l'assemblage, j'aime bien Adèle, puis faut croire que c'est le genre de banalité (j'ai presque envie de dire de "banalisme", je me comprends) dont je ne me lasse pas, et j’adore quand il est question d’enregistrement de sa vie et de soi parce que ça revient à s’interroger sur ses moyens d’expression, sur la façon dont on se représente les choses, c’est un peu un état d’hyper-conscience qui m’intéresse beaucoup personnellement.

 

J’ai adoré :


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La Ronde : le seul autre film de Max Ophuls que j’avais vu c’était Lettre d’une inconnue, que j’avais beaucoup beaucoup aimée (adaptation de mon œuvre préférée du génial Zweig aussi, ceci explique peut-être cela) ; de la même façon, j’ai adoré la Ronde  sans doute en grande partie parce qu’il s’agit de l’adaptation d’une pièce que j’adore d’un auteur que j’adore, à savoir la Ronde d’Arthur Schnitzler).  Tout en étant fidèle à la pièce, Ophuls se permet de très très bonnes inventions telles que l’ajout d’un personnage secondaire mais en même temps essentiel qui orchestre « la ronde de l’amour » qui est le sujet du film (succession de scènes d’amour entre différents types de personnage, chaque personnage fait le lien entre deux scènes en étant l’amant de deux personnes), le passage où ce personnage parle de la « censure » est génial, enfin l’ajout de ce personnage extérieur qui « fabrique » le film en aidant comme il le peut les personnages et en étant complice du spectateur est savoureux !

On voit défiler une belle brochette d’acteurs dont je ne connaissais certains que de noms. C’est à la fois cynique puisque ça montre bien l’hypocrisie de chacun (ou presque) qui prétend être fidèle alors qu’il ne l’est pas, on voit les diverses formes que peuvent prendre l’amour sans se lasser, et charmant parce que l’ambiance générale est plutôt légère, joyeuse, on a un climat agréable de badinage et on profite avec joie du cadre de l’époque (début du XXème siècle).

Et puis surtout, la musique est merveilleuse !!! une chanson à la mélodie très agréable rythme le film, les paroles « racontent » en quelque sorte l’histoire au fur et à mesure. Cette chanson, j’ai été très agréablement surprise et émue de l’entendre dès le début du film car je ne l’avais jamais entendue que dans la bouche de ma grand-mère qui me la chantait quand j’étais toute-petite, ça a été donc un émerveillement de la réentendre, et dans le cadre de ce magnifique film !

 

Lucky Star (titre VF : l'Isolé) : Mon premier Borzage ! (et pas le dernier parce que j’ai carrément adoré et ai emprunté un coffret de plusieurs films du même réalisateur) L’histoire d’un soldat qui revient blessé de la première guerre mondiale et se retrouve tout seul en fauteuil roulant dans sa petite maison, qui devient pote avec la jeune sauvageonne du coin incarnée  par Janet Gaynor, super actrice dont j’avais déjà apprécié le minois et l’espièglerie dans l’Aurore de Murnau. C’est assez prévisible mais j’ai tellement accroché à l’ambiance du film que j’ai marché à fond. Le côté un peu « moralisateur » du héros qui en quelque sorte éduque sa jeune amie (en lui apprenant à devenir honnête, propre …) prête un peu à sourire mais ils sont tellement mignons tous les deux que finalement ça passe très bien, et j’ai été très émue par la fin. Un film enchanteur pour moi, assurément mon plus gros coup de coeur de la semaine !



Street Angel (titre VF : L'Ange de la rue) : mon deuxième Borzage, avec également Janet Gaynor et Charles Farrel dans des rôles d'amoureux marginaux, elle est une petite pauvresse reconvertie dans le cirque, lui un peintre, ils veulent être heureux ensemble mais trouveront toujours quelqu'un pour leur mettre des bâtons dans les roues... esthétiquement, je l'ai trouvé encore plus beau que Lucky Star, les plans de la ville sont superbes, notamment le plan où on voit l'héroïne proche de la prison, avec l'escalier, l'ombre des grilles, les piques des grilles en bas, ça donne une image "infernale" très frappante, qui reste en tête ! Moins d'humour dans ce film, et la totale soumission de la femme envers son amant a légèrement choquée ma mentalité de femme du XXIème siècle... mais comme pour Lucky Star, ces réserves ne tiennent pas vraiment face à la beauté et à l'émotion que j'ai ressenti devant ce film... je suis bien décidée à continuer ma découverte des films de Borzage, et des films muets de manière plus large !

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