FERIOJ ( journal culturel )

Films vus, semaine n°6

Vendredi 15 février 2013 à 12:11

Du 4 au 10 février : 10 films dont 2 ciné

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Le Mépris : j’avais adoré le roman de Moravia donc je me devais de voir ce film un jour. Comme prévu, Brigitte Barjot a de belles fesses et j’ai surtout apprécié de retrouver dans ce film le même malaise, la même impuissance que j’avais ressentie pendant ma lecture en me mettant à la place de ce pauvre mari qui ne comprend pas du tout pourquoi sa très jolie femme cesse subitement de l’aimer… les paysages, la luminosité du film valent aussi le détour, et la lâcheté du mari, le côté un peu « pourri » de ces drôles de vacances que passent ensemble le producteur et notre héros scénariste pour se mettre d’accord sur le travail qu’ils vont faire ensemble font plus ou moins comprendre ce qui cloche.. mais ça reste trop vague dans mon esprit, un peu mou, un peu frustrant. J’ai également été gênée par le son, j’ai regardé ce film dans des conditions sonores qui sont en principe optimales et pourtant j’avais l’impression que les paroles des acteurs étaient parfois un peu inaudibles, ça m’a quand même pas mal gâché le visionnage.
 
 
Submarino : une sorte de Trainspotting danois (comparaison lue dans une critique, mais elle est facile à faire quand on a vu les deux films), en moins « cool » et plus « brut », plus centré sur deux personnages (un surtout), sur leur famille. Frappant, touchant et juste, noir sans en faire des casses (ça me saoule les films qui cherchent à nous faire pleurer à tout prix en exploitant à mort un scénario pathétique, et là on aurait tout pour mais ça n’est pas du tout le cas) un assez grand film, j’aime vraiment Vinterberg (dont je vous conseille aussi vivement La Chasse et Festen), le personnage de me reste en tête.
 
 
Les Affranchis : film culte sur la mafia, je l’ai déjà pas mal oublié (verrais-je trop de films et aurais-je une mémoire de poisson rouge ? possible) mais je me souviens qu’à la fin du visionnage j’étais très enthousiaste, ça m’a bien plu, ce genre de films n’est pas trop ma came habituellement mais là je n’ai pas vu le temps passer, et rien ne m’a fait tiquer, je le préfère de loin au Parrain par exemple.
 
 
The Misfits : troisième film que je vois avec Marilyn Monroe après Certains l’aiment chaud et Sept ans de réflexion. Ce qui est amusant avec Marilyn c’est que quand je ne la connaissais qu’à travers des photos elle incarnait pour moi une image du glamour un peu austère, de femme froide et inaccessible… alors que je découvre que dans ses films elle semble avoir toujours un rôle de jeune femme un peu paumée et au contraire plutôt très gentille, abordable etc. C’est donc encore le cas ici, sa naïveté prête à sourire, j’ai suivi le film sans déplaisir mais sans me sentir emportée non plus, jusqu’à la dernière scène (enfin, longue scène, donc on peut même dire dernière partie du film en fait, tout celle avec les chevaux) que j’ai trouvée très éprouvante et que j’ai adorée (je pense que c’est le cas de la plupart des spectateurs… en tout cas mon père a eu la même réaction que moi) et qui a du coup fort relevé mon impression générale sur le film, qui vaut vraiment le coup ne serait-ce que pour cette scène (spoiler : un énième argument de plus pour me faire devenir végétarienne…)
 
 
Wadjda : [ SORTIE CINE AUX CARMES ] premier film saoudien de l’histoire du cinéma, qui raconte l’histoire d’une petite fille qui veut un vélo, désir d’enfant qui peut sembler banal, mais qui est considéré à peu près comme un caprice de gamine rebelle parce qu’en Arabie Saoudite, « une fille ne fait pas de vélo, ça ne se fait pas, elle ne trouverait pas de mari. » Un film qui montre à la fois un quotidien qu’on ne voit jamais et qui peut donc défaire les préjugés qu’on peut avoir sur leur façon de vivre (malgré toutes les règles destinées à les brimer, les femmes ont quand même toujours le désir naturel de vivre leur vie, on voit donc tout un un tas de petites « transgressions », compromis qui leur permettent de souffler un minimum), et puis aussi de manière plus large, un très bon film sur l’enfance, le personnage de Wadjda est super, sa détermination fait plaisir à voir ! Puis j’ai peu l’habitude d’entendre de l’arabe et ai été enchantée d’entendre cette langue, j’ai notamment adoré les scènes où le Coran est psalmodié ! 
 

 
Rendez-vous à Kiruna : [ SORTIE CINE AUX CARMES ] un architecte se rend en Suède en voiture pour reconnaître le corps d’un fils qu’il n’a pas connu et se lie progressivement d’amitié avec un jeune homme qu’il prend en stop une bonne partie du trajet. On retrouve le schéma très banal du personnage grognon qui va apprendre grâce à une rencontre à l’être moins, à ouvrir son cœur blablabla. Assez prévisible donc, restent les performances sympathiques de Jean-Pierre Darroussin et du jeune suédois au bel accent qui lui donne la réplique, un film qui se laisse regarder mais que j’oublierai vite. Quand même trouvé la scène avec le grand-père solitaire excellente. 
 

 
Holiday : une « comédie policière » (française) où le sexe joue une grande part, une femme est retrouvée pendue dans un hôtel et toutes les autres personnes qui ont passé la nuit là - une nuit fort agitée où ils n’ont cassé de bavarder, faire plus ou moins la fête, se croiser dans les couloirs, l’ascenseur… - vont se retrouver suspectées, et plus particulièrement le héros qui était venu là pour essayer de sauver son couple, encombré de sa belle-mère. Pas mal de passages WTF, au moins ça se veut déjanté, mais à l’arrivée c’est plutôt lourd et pas terrible (puis les acteurs jouent mal…), vu que la bande-annonce était dans le même ton (film que j’ai vu avec mon père pour lui faire plaisir) je m’attendais à encore pire mais bon, je ne le conseille vraiment pas. 
 

 
Le Château ambulant : j’avais été assez déçue par le roman de Diane Wynne-Jones dont Miyazaki s’inspire pour ce film, aimant beaucoup l’idée de départ (un château ambulant occupé par un jeune magicien séducteur et son apprenti, une jeune fille pleine d’allant transformée en vieille femme par un sortilège qui s’y réfugie…) mais me suis au final pas mal ennuyée. Mais cette adaptation de Miyazaki m’a comblée ! Déluge de couleurs, décors prodigieux on ne sait plus où donner de la tête, personnalité originale et amusante de l’héroïne (qui n’a pas sa langue dans sa poche) bien rendue, énormément apprécié l’instabilité de son apparence physique (plein de passages où le sortilège perd de ses effets et où elle réapparaît furtivement sous son aspect réel), et tous les personnages secondaires sont également très réussis ; je regrette peut-être légèrement que le côté « don juan » du magicien (qui fait une bonne partie du sel de l’intrigue du roman) soit moins visible dans le film mais bon, il y a plein de trucs qui remplacent cet aspect, c’est très très joli (je ne le dirai jamais assez) et on ne s’ennuie pas, mon troisième Miyzaki préféré pour le moment (après le Voyage de Chihiro et Princesse Mononoké, avant Mon Voisin Totoro, Le Château dans le Ciel et Ponyo sur la falaise)

 
 
Le Bonheur : l'histoire d'un homme qui aime 2 femmes et qui voudrait vivre ses deux amours sans avoir l'impression de tromper la première... je pensais que ce film ferait en quelque sorte l'apologie de l'amour libre (il a été interdit aux moins de 18 ans lors de sa sortie en 1965 alors qu'il n'y a aucune scène crue, c'est l'"amoralité" du film qui a fait polémique), mais j'ai été un peu déçue sur ce point, il ne va pas assez loin à mon goût, et surtout, le dénouement contredit un peu le reste du film je trouve, enfin ça reste un peu ouvert mais ça m'a quand même un peu déçue, on reste finalement dans un schéma assez traditionnel. Mais bon, ce n'est pas mal, j'ai beaucoup apprécié tout le côté bucolique, idyllique, paradisiaque du film avec les pique-nique et siestes dans les bois, les couleurs super-flashy... la simplicité des personnages aussi, on dirait que tout coule toujours de source, est naturel, ne pose pas de problème, et ça c'est bien, c'est reposant, s'il n'y avait pas cette faille à la fin, mais j'aime penser que tout le but du film n'était pas d'arriver à cette fin.

 
 
Loulou : un film muet (allemand, 1929) dont la longueur m'a étonnée, 2h12, en me renseignant un peu j’ai appris qu’il s’agit d’une version « longue » et que la version « normale » qui a été le plus souvent diffusée dure 1h40. Alors je comprends pourquoi j’ai pu trouver que certaines scènes étaient assez longues… je serais donc curieuse de voir la version de 1h40 mais d’un autre côté, elle sacrifie forcément des trucs et il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de scènes que j’ai adorées. Malgré quelques secondes d’ennui par-ci par-là, j’ai eu l’impression de tomber amoureuse du personnage de Loulou et de Louise Brooks, actrice que je n’avais jamais vu et qui est tellement, tellement MERVEILLEUSE. Au début on se dit que le film est assez léger, Loulou dans son rôle de danseuse de cabaret est mignonne et frivole à souhait, et puis les choses se corsent, elle se retrouve piégée malgré elle dans une sorte de cercle vicieux, chaque homme auquel elle s’attache l’entraîne sur une chemin de plus en plus dangereux…

Super-beau et tragique. Me donne envie de regarder plein d’autres films muets / films de la même époque ou à peu près, parce qu’à chaque fois que j’en regarde je me sens éblouie par le charme particulier des actrices, par le soin porté aux décors, aux costumes, à la lumière, la composition des plans, tout ça, la couleur ne me manque pas du tout au contraire, c’est tellement beau que j’ai envie d’appuyer sur pause sans arrêt et de dire à plein d’images « toi, sors de l’écran et transforme-toi en poster accroché dans ma chambre !!! »

Films vus, semaine n°5

Mardi 5 février 2013 à 11:27

 Vu 6 films (aucun ciné)

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Rosemary's baby : l'occasion pour moi de découvrir la belle Mia Farrow toute jeune (je crois que je l'avais seulement vue dans Alice de Woody Allen où elle est un peu plus âgée). Et je crois que c'est mon premier Polanski d'ailleurs ! Super histoire, ça commence gentiment, une jeune femme s'installe avec son mari dans un nouvel appart', ils essaient de faire un enfant et deviennent plus ou moins amis avec leurs voisins collants, et puis progressivement ça monte en pression, le mari semble de plus en plus con, les voisins de plus en plus collants, Mia ne vit pas bien sa grossesse et on se demande ce qu'elle a et quelle est la cause de ses douleurs... et un dénouement à la hauteur de mon attente.


Le Quai des brumes : le film d'où est tiré la fameuse réplique "t'as de beaux yeux, tu sais", et qui confirme mon admiration naissante pour Jean Gabin. L'histoire est un peu niaise mais je ne m'attendais pas à cette fin (surtout ne regardez pas la bande-annonce, elle spoile à mort). Un peu décevant peut-être, mais pas mal de personnages réussis, Pierre Brasseur est très bon dans le rôle du petit caïd humilié, le peintre est très touchant, et des dialogues très sympathiques (charme désuet) signés Jacques Prévert.


Scott Pilgrim : j'en ai pas mal entendu parler comme LE film cool de geeks de référence. Si je ne suis toujours pas vraiment convaincue par Jonathan Cerra (que j'avais déjà vu dans un rôle d'amoureux, dans Juno), j'ai en revanche été séduite par dsfdf et ses jolis cheveux. L'ambiance jeu vidéo est bien fichue et les premiers combats contre la ligue des Ex Maléfiques m'ont amusée mais une fois que tout est mis en place, ça devient un peu répétitif et sans surprise, dommage... mais sympa quand même (et puis il y a sans doute des tas de références geek que je n'ai pas captées donc je ne suis peut-être pas la mieux placée pour l'apprécier pleinement)


Panique au village : film d'animation en stop-motion hystérique et absurde, vous vous souvenez les histoires rocambolesques qu'on inventait quand on était gosses avec divers jouets / figurines ? Eh bien là c'est tout à fait cet esprit, les personnages sont des figurines qui se dandinent comme elles peuvent sur leur socle, l'intrigue est loin d'être vraisemblable et part de plus en plus loin dans le délire. Un grand bol d'enfance réussi, peut-être un peu fatigant à force (je commence à me faire vieille, et puis j'avais déjà subi l'énergie de Scott Pilgrim l'après-midi...) mais génialement déjanté. Lu que c'est une série à l'origine, j'aimerais bien voir ça.


Another Year ; pendant un an on suit les personnages qui gravitent autour d'un couple sympathique d'un certain âge, Tom et Gerri, au fil de diverses réunions amicales chez eux. C'est l'occasion de se rendre compte que pas mal de personnes sont paumées, et que la bienveillance de Tom et Gerri n'est pas vraiment à tout épreuve. Très juste, très réaliste (un peu long dans les deux dernières parties, mais on a besoin de cette lenteur pour se rendre compte à quel point les choses s'enlisent), je me suis complètement identifiée au personnage de Mary que je pressens être mon "moi futur" hélas.


Thelma et Louise : au début des années 90, deux femmes décident de se libérer de leur quotidien mais ça va aller plus loin que prévu et mal tourner. Le duo est assez déséquilibré, Louise incarnée par Susan Sarandon est très classe (quoique impulsive, c'est le moins qu'on puisse dire) tandis que Thelma est par moments complètement crétine. Leur naïveté (relative) et leur dynamisme sont beaux à voir, on a plaisir à les suivre et à espérer qu'elles s'en sortiront, et je suis d'accord avec les critiques que j'ai lues qui qualifient le final de "légendaire", il m'a laissée bouche bée.  Sinon Brad Pitt m'a laissée assez indifférente comme d'habitude mais je peux comprendre que les scènes où il apparaît soient considérées comme cultes aux yeux de ses fans. 

Films vus, semaine n°4

Jeudi 31 janvier 2013 à 1:20

7 films vus dont 3 au ciné.
Génial !

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Excellent :

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Très bon :
 
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Pas mal :
 
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Je n'ai pas aimé :
 
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We Feed the World
Documentaire sur l'agriculture, l'élevage, la façon dont est produite ce qui atterrit dans notre assiette et les conséquences que ce système a, en terme d'économie et donc de répercussions sociale sur les personnes qui dépendent de ce système (tout le monde). Très pessimiste, on se sent piégé, on a vaguement conscience que c'est merdique, mais à ce point... très clair aussi, très pédagogique. Heureusement il y a en bonus une vidéo "que faire ?"
 
 
Django Unchained
Tarantino, j'ai adoré certains de ses films (Pulp Fiction et Death Proof surtout) mais n'ayant pas aimé Inglourious Basterds (plus j'y pense, plus il m'énerve ce film), je suis allée au cinéma très très méfiante. J'en suis sortie assez contente mais je me rends compte qu'une semaine après j'ai déjà beaucoup oublié le film, et je n'étais pas sortie du cinéma éblouie non plus. Je crois que je commence à me lasser de ce climat de vengeance perpétuelle si cher à Tarantino. Il y a quelques scènes de violence exubérante et gratuites qui m'ont gênée. Sinon j'ai beaucoup aimé la performance de Christopher Waltz, et celle de Leonardo Dicaprio, mais l'histoire ne me restera pas en tête, pas convaincue par le héros, ni même par son histoire d'amour (alors que c'est pourtant par amour qu'il fait tout ça, mais... j'sais pas, les histoires d'amour chez Tarantino j'y crois jamais.) Je suis assez indifférente au final, mince.
 
 
Le Grand Retournement
Crise bancaire en alexandrins, le sujet me rebute tandis que la forme a tout pour me plaire. Cela manque quand même sérieusement de fantaisie (si on excepte l'idée de génie de mettre une crise ennuyeuse actuelle sur un pied tragique littéraire), cela m'a fait plaisir d'entendre ces mots mais leur contenu n'a pas vraiment réussi à m'accrocher. Essai intéressant mais ça ne décolle pas, au final je me suis pas mal ennuyée, et le débat qui a suivi avec le réalisateur m'a été pénible.
 
 
Brendan et le secret de Kells
Très beau décors, et intéressant de voir un graphisme qui tente de rendre le côté moyennâgeux en boudant la perspective... mais je ne cautionne pas le choix esthétique pour le rendu des personnages (les gros contours schématiques genre Super Nanas, quelle horreur !). La scène du cristal dans la forêt est merveilleuse quand même. Le reste bof, je me suis pas mal ennuyée, le film ne dure qu'1h15 mais j'ai souvent fait avance rapide, histoire de quête très très banale et le seul personnage un peu mystérieux qui aurait pu avoir de l'intérêt est une sorte de sous-sous princesse Mononoké, pouah.
 
 
Madame Bovary
M'a donné envie de relire le roman que j'ai apparemment pas mal oublié puisque le film ne correspond pas vraiment à mon souvenir de lecture (héroïne très tête à claque). Beaucoup aimé aussi la manière dont est montrée la maladresse gentille du mari Charles. Un peu trop sage comme film peut-être, c'est pas mal fait, on voit que tout est bien soigné mais justement ça ne s'envole pas, c'est lisse, problème de rythme, manque de dialogues vraiment percutants, ou quoi (enfin on suit quand même Flaubert, donc ce n'est peut-être pas le propos, c'est en sourdine qu'on voit que tout merde) ? Enfin s'il n'y avait pas eu Isabelle Huppert (sublime comme toujours), j'aurais sûrement trouvé le temps long. Là ça va mais c'est limite.
 
 
Blancanieves.
Noir et blanc, muet, mais musique sublime, et l'économie / l'absence de dialogue fait que tout est significatif, tout le reste est génial, se comprend sans mots, superbe ambiance, histoire connue mais agrémentée de plein plein de trucs qui la renouvelle complètement, Blanche-Neige à la sauce torrerro, papa handicapé, belle-mère nymphomane dominatrice, des échos à d'autres contes, une Blanche-Neige bien plus courageuse et émancipée que dans toutes les autres adaptations du conte je suppose (pas vu les deux de l'an dernier, ne me tentent pas tellement à vrai dire), et cette fin !!! qui redonne un sens complètement différent au conte. J'adore, j'adore, dans mon top 10, carrément. Puisque la comparaison semble inévitable : bien meilleur que The Artist à mes yeux, histoire plus prenante (et The Artist a tout pompé sur Chantons sous la pluie), esthétique plus réussie, d'ailleurs le projet de Blancanieves est antérieur à The Artist, le réalisateur Pablo Berger a mis 8 ans à faire son film.
 
 
Dogville.
Au début j'ai été bloquée par ces décors si peu réalistes et complètement symboliques : décors de théâtre, un plateau avec quelques accessoires et des trucs (une ville donc) tracés par terre à la craie. Et en fait on se rend rapidement compte que ça suffit, ça suffit pour montrer avec transparence les rouages de cette communauté qui accepte de recueillir une fugitive (pourquoi fuit-elle ?). Bientôt on s'aperçoit que quelque chose ne tourne pas rond, on se demande si ça vient de la communauté ou de la fugitive, les choses vont de mal en pis, on se retrouve pris au piège. Etouffant et génial. Lu dans une critique "un aller-retour vers l'horreur", c'est complètement ça. Vive Lars Von Trier et vive Nicole Kidman, voilà une image terrifiante de la civilisation. (et qui semble assez plausible, c'est ça le pire !)

Films vus, semaine n°3

Mercredi 30 janvier 2013 à 19:20

 (je suis à la bourre puisqu'on en est maintenant à la semaine n° 5... mais qu'importe !)

10 films vus dont 3 au cinéma.

Ceux que j'ai préférés : 
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Et les autres (par ordre décroissant de préférence) :
 
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Head-on : personnages tourmentés à souhait qui essaient de vivre légèrement et se retrouvent pris au piège de leurs propres passions (punaise, formulé comme ça on dirait la quatrième de couverture d'un très mauvais livre, pouah). Du charisme, assez de sexe et de sang pour dynamiser le tout, ça m'a vraiment beaucoup plu.
 
 
La Parade : SORTIE CINE AUX CARMES, film vu en avant-première. Comédie sur l'organisation de la première gay pride en Serbie, les manifestants cherchent des gorilles pour les protéger des homophobes et vont contre toute attente faire appel au "Parrain" de Belgrade, personne pourtant peu recommandable. Caricatural mais ça n'est pas un défaut parce que c'est vraiment drôle, en tout cas ça a bien fonctionné sur moi et il est vraiment exceptionnel que je rie pour de vrai au cinéma ! Puis assez touchant, des personnages marquants, j'ai envie de faire voir ce film à mes parents.

 
Le Temps qui reste : tout est dans le titre, un homme apprend qu'il a une maladie incurable et qu'il ne lui reste que quelques mois à vivre. Ce genre de pitch me plaît et j'ai été contente de retrouver l'acteur Melvil Poupaud (que j'avais adoré dans Laurence Anyways), mais dans le même genre j'ai plus été touchée par Ma Vie sans moi. Pas inoubliable mais sympa quand même (le petit plus : thématique queer)

 
Moonrise Kingdom : SORTIE CINE AUX CARMES, festival Télérama : bizarrement quand ce film est sorti l'année dernière il ne me tentait pas, et ses critiques unanimement bonnes, au lieu de m'inciter à le voir, me rendaient méfiante. J'ai vraiment bien fait d'y aller pourtant, j'ai adoré ! Super-musique, super-décors, deux personnages d'enfants un peu "paumés" mais que leur envie d'indépendance et leur maladresse rend assez irrésistibles, j'ai été très touchée. 

 
Le Bal des Actrices : "faux" documentaire sur les travers des actrices, c'est-à-dire que les situations sont censées illustrer la réalité / s'inspirer de faits réels, mais chaque actrice dans ce film joue un personnage, les scènes sont écrites, rien n'est donc à prendre au pied de la lettre... mais c'est super-bien fait, le mélange des genres est réussi (intégration de chansons pour donner un effet "comédie musicale"), j'ai particulièrement apprécié les performances de Marina Foïs et Julie Depardieu, revoir Maiwenn et Joeystarr dans le rôle de personnages en couple l'un avec l'autre m'a plu (on les voit déjà dans cette configuration dans Polisse, film tourné après le Bal des Actrices, mais que j'ai vu avant donc). J'aime vraiment Maiwenn, son côté vache, "rentre-dedans" mais qui n'est jamais à prendre complètement au sérieux non plus, j'entre bien dans son trip fragilité-narcissisme. Seule la scène de la fin où les actrices critiquent le film terminé m'a semblé peu crédible et assez à côté de la plaque, mais pour le reste c'est assez proche du coup de coeur !
 
 
Bliss : une comédie gentillette sur un sport que je ne connaissais pas, le "roller derby", le point fort du film est évidemment la présence de l'adorable Ellen Page. En-dehors de ça, sans tomber complètement dans le méga-gnangan (ouf, on échappe au total happy end), j'ai été un peu déçue qu'on ne soit finalement pas dans un milieu plus punk, plus "rebelle", vu l'esprit du sport en question je me serais attendue à plus de baston, et c'est dommage que les personnages des co-équipières et leur relation avec l'héroïne Bliss ne soient pas plus développées, on aurait aussi pu avoir droit à des musiques plus marquantes (je ne dis pas qu'elles ne sont pas bien, mais disons que j'ai déjà tout oublié de la bande originale du film). A voir si on veut se renseigner sur le roller-derby et si on est fan d'Ellen Page, ou si on aime bien les petites comédies familiales sur des ados qui essaient de s'émanciper (mais continuent malgré tout à aimer leur maman, genre Freaky Friday)
 
 
Camille redouble : SORTIE CINE AUX CARMES, festival Télérama. Un autre film que j'avais hésité à aller voir au ciné il y a quelques mois. Un grand bravo à Noémie Lvovsky pour sa prestation, le fait qu'elle joue à la fois son personnage adulte et adolescente passe comme une lettre à la poste passées les cinq premières minutes d'adaptation, elle est pétillante et mignonne comme tout. J'aime beaucoup les films qui mettent en scène un paradoxe temporel (là l'héroïne de 40 ans se retrouve reprojetée dans sa vie à 16 ans), c'est le genre de pitch qui m'éclate. Là ça fonctionne donc bien aussi, sans être exceptionnel ni vraiment innovant dans le genre (si on excepte l'idée de garder une actrice adulte pour jouer son personnage plus jeune donc, ça c'est une bonne trouvaille pour le coup) ; je regrette quand même que le côté fataliste du truc, je trouve ça dommage qu'elle soit partie dans cette direction, mais bon (j'avais rien de mieux non plus à proposer, enfin ce que j'aurais proposé n'aurait pas été plausible et si cela avait été dans le film je l'aurais sûrement taxé de niaiserie, alors bon !). Mention spéciale aussi à Yolande Moreau pour le personnage de la mère, et aux fringues (à la musique aussi !!). 
 
 
Comment je me suis disputé... ("ma vie sexuelle") : Mon deuxième Desplechin, après Rois & Reine que j'avais adoré (à part le début). J'ai retrouvé avec plaisir Emmanuelle Devos et surtout Matthieu Amalaric, je connais peu cet acteur mais il m'impressionne vraiment, et cela m'a plu de le retrouver dans un personnage assez similaire à celui qu'il incarnait dans Rois & Reine, à savoir un dépressif bavard et assez marginal, j'aime bien ce genre de personnages (les héros héroïques ne m'intéressent pas, je préfère toujours largement les personnages de loosers, chiants et pas doués). Beaucoup d'ingrédients qui m'ont plu dans ce film, de très très bons dialogues, des amours décevantes ou impossibles...

C'est quand même un peu long, 3 heures, si je n'ai pas vu passer les deux premières, j'ai fait une pause pour survivre à la dernière, je ne sais pas trop à quoi c'est dû, essoufflement de "l'intrigue" ? (entre guillemets parce qu'il est difficile de parler d'intrigue dans ce genre de film, en fait). Malgré ce bémol j'en garderai quand même un très bon souvenir, aimerais le revoir, et ce film confirme mon admiration croissante envers le réalisateur dont j'ai bien l'intention de voir les autres films. (et puis c'est chouette aussi de voir Marion Cotillard toute jeune et toute nue à un moment donné héhé)
 
 
Drive : alors là j'ai clairement dû passer à côté, j'ai eu de si bons échos de ce film que j'ai eu envie de le regarder pendant très longtemps et pensais que je serais éblouie comme tout le monde, et ouhlàlà, je me suis beaucoup ennuyée, et au début surtout (enfin pendant au moins le premier tiers du film, donc je ne sais pas si on peut parler de "début"), je n'arrivais pas à entrer dedans, j'avais l'impression qu'il ne se passait rien mais en même temps je n'arrivais pas à suivre, à me concentrer. Il faut dire que je n'étais sûrement pas dans le bon état d'esprit, je bavardais, l'amie à mes côtés n'était pas non plus très attentive alors on n'arrêtait pas de se déconcentrer mutuellement... mais c'est quand même parce que dès le départ le film n'a pas su capter notre attention ! Pourtant Dieu sait que j'aime les films qu'on appelle "contemplatifs" en général, et puis là faire un film lent à partir d'une intrigue digne d'un film d'action ça me paraissait très intéressant comme idée... mais vraiment bof.

Points positifs : superbe lumière (ambiance nocturne bleutée mais lumineuse), jolie musique planante, actrice plutôt charmante (Carey Mulligan, que je ne connaissais pas), et vraiment j'ai adoré la scène de l'ascenseur, rien que pour cette scène que j'ai trouvé excellente je ne regrette pas d'avoir supporté ce film. Mais bon, pour le reste, je ne comprends pas l'engouement qu'il a suscité... j'ai l'impression que c'est à partir de ce film qu'on a fait tout un plat du pseudo "beau gosse" Ryan Gosling et ça surtout je ne le comprends pas, autant il m'avait paru plutôt mignon et amusant dans Une Fiancée pas comme les autres, autant là je l'ai trouvé terne, ennuyeux, inexpressif, sans aucun intérêt, j'ai plutôt eu envie de le baffer tout le long pour le réveiller.
 
 
Extrêmement fort et incroyablement près : beaucoup moins imaginatif et drôle que le livre, là le réalisateur a très fortement appuyé sur la corde "mélo". Cela a en partie fonctionné (j'ai failli chialer au moins 2 fois), mais comme ça a été trop insistant je me suis ensuite mise en retrait. Sans surprise ça a beaucoup plu à mon père, puis cela serait être de mauvaise foi que ça ne m'a pas plu aussi sur le coup, mais plus j'y pense plus je vois les défauts, et je pense que je vais vite l'oublier, mon souvenir du livre supplantera toujours mon souvenir de l'adaptation.  








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