FERIOJ ( journal culturel )

Coeur de canard (tome 1 de Donjon Zénith)

Vendredi 4 octobre 2013 à 23:35

http://www.babelio.com/couv/5953_760754.jpeg
Donjon Zénith
: une sous-série de la série Donjon (il y a aussi Donjon Potron-Minet, Donjon Crépuscule, Donjon Monsters, Donjon Parade er Donjon Bonus, tout ça est bien compliqué alors je vous renvoie à la page wikipedia pour y comprendre quelque chose). En ce qui nous concerne, c'est pas compliqué encore vu que Cœur de canard, c'est le tome 1 de la première des sous-séries publiées, avec Lewis Trondheim au dessin et Sfar au scénar (Trondheim a aussi participé au scénar mais ça rime de dire "Sfar au scénar", de toute façon Donjon c'est leur bébé à tous les deux, plus à d'autres gens après).

L'histoire commence dans le Donjon, un endroit (dans un univers magique fantastico-médiéval) où des chevaliers aventuriers viennent se faire marav" la face par des monstres, mais à la limite on s'en fout parce que le héros, c'est Herbert, un canard qui se retrouve embarqué malgré lui dans une aventure où il doit se faire passer pour un barbare alors que ce n'est qu'un canard pas doué. 
http://www.du9.org/wp-content/uploads/img/donjon1.jpg(clic droit puis "afficher l'image" pour voir en ° grand, comme d'habitude)

L'intérêt de cette BD, c'est qu'elle est drôle, grâce au décalage entre les héros et les rôles qu'ils sont censés incarner (des rôles héroïques donc, alors qu'en vrai ils n'ont pas vraiment l'étoffe de héros), et surtout à l'univers complètement barré, du rocambolesque-croquignolesque (cf l'esprit des jeux de rôles dont la BD s'inspire, les péripéties peuvent aller très loin selon le bon vouloir des joueurs, c'est très libre tout en étant très codifié) qui n'est au final jamais pris au sérieux, puisqu'il s'agit avant tout de parodier l'heroic fantasy, et ce qui est bien, c'est qu'il n'y a même pas besoin de vraiment s'y connaître en heroic fantasy (c'est pas mon cas) pour apprécier le truc. 

Je lirai les autres tomes mais pas tout de suite, j'espère qu'on ne se lasse pas au bout d'un moment, c'est drôle mais je me demande comment les auteurs font pour se renouveller vu que leur projet est assez ambitieux (un univers composé de plusieurs sous-séries chacune composée de plein de tomes, avec la participation de différents artistes).

Caro Emerald

Jeudi 3 octobre 2013 à 23:17

http://www.standard.co.uk/incoming/article8690397.ece/ALTERNATES/w620/caro+emerald.jpg
Je ne sais pas (encore ?) parler de la musique que j'aime et en plus je suis malade, mais la super-découverte du jour, c'est Caro Emerald, une chanteuse de jazz rétro néerlandaise qui chante en anglais. J'ai écouté plusieurs fois son dernier album The Shocking Miss Emerald et je ne sais pas si ce coup de coeur va durer mais aujourd'hui j'adore. Ça bouge, elle a une jolie voix et la classe, ça donne envie de marcher en talons en se déhanchant et en pointant les gens du doigt en leur disant "toi, méfie-toi, je suis trop bonne, et je vais te manger".

J'y connais rien en jazz mais là ça me donne vraiment envie de me pencher plus sur ce genre - bon c'est pas du jazz "pur", c'est mélangé avec d'autres trucs un peu électro-punchy que je sais pas bien décrire et qui claquent, et ça swingue (et je vais écouter son premier album aussi, qui d'après wikipedia et sens critique est super-cool aussi)

[ ECOUTER L'ALBUM ]



Ma préférée du jour et le clip vaut le coup d'oeil aussi






Le machin

Mercredi 2 octobre 2013 à 22:22

http://www.ferioj.fr/images/albums/lemachin.jpg
Le machin

Stéphane Servant et Cécile Bonbon
Didier Jeunesse, 2006

L’histoire d’un drôle de machin qui passe entre toutes les mains… Un conte-randonnée sous forme de devinette, idéal pour les tout-petits ! Craquant comme un doudou.

Cet album gardera sûrement toujours une place particulière dans mon cœur car c'est le tout premier que j'ai raconté à des enfants, la semaine dernière. Il commence comme ça : "Un jour, près du grand lac, Bobo l'éléphant ramasse un drôle de machin...". 

http://image3.evene.fr/img/galerie/3-28756-G11514.jpg
Il s'en fait un bonnet, jusqu'à ce que Kiki l'Alligator vienne le contredire en lui disant qu'il ne s'agit pas d'un bonnet... etc, farandole d'animaux qui voient chacun "le machin" à leur manière. Les illustrations façon "patchwork" sont simples mais jolies, avec des petits détails rigolos (Zaza la brebis a une étiquette "100% coton" par exemple), la répétition des situations fait qu'elle est facile à comprendre même par des petits, le format est suffisamment grand pour que l'album puisse être lu à un petit groupe, la variété des animaux permet de s'amuser à faire différentes voix, des "faux gros mots" ajoutent une touche d'impertinence supplémentaire - "grosse nouille, grosse patate, gros cornichon..." -, quant à la chute qui apporte la révélation finale, si elle est prévisible pour un public adulte, elle reste drôle et fait son effet auprès des gosses ! 

Une version animée de l'album faite par des enfants : 

Chambre 2, Julie Bonnie

Mercredi 2 octobre 2013 à 21:50

J'ai envie de reprendre ce blog en main en octobre, avec le projet (trop ambitieux ? on verra) d'écrire un petit article chaque jour. Selon mon humeur, le temps que j'aurai à ma disposition et mes découvertes récentes, cela ne sera peut-être parfois qu'une photo, une chanson, une citation... mais j'aimerais aussi vous parler de romans, de films, de bandes dessinées, de disques, d'albums pour enfants...
Re-bienvenue ici. 



http://www.ferioj.fr/images/bouquins/chambre21372685616x0.jpgCommençons avec un roman de la rentrée littéraire, qui a obtenu le prix du roman FNAC :

Chambre 2, de Julie Bonnie*
Belfond. 2013. 185 pages. 

La maternité, vue autrement.

Le corps des femmes est au cœur de ce roman humain mais tranchant qui offre un regard original sur la maternité, loin des clichés béats. Confrontée au désarroi et aux souffrances de femmes qui viennent d'accoucher, Béatrice, auxiliaire de puériculture, ne peut jamais vraiment se détacher de son passé si différent de danseuse nue. Va-et-vient entre ses souvenirs et son quotidien, à la recherche d'un équilibre impossible... émouvant. Se lit très bien, mon seul bémol : le style tombe assez souvent dans des raccourcis / conclusions lyriques qui sonnent un peu "faciles" à mon oreille, mais on peut se prendre au jeu, et trouver ça poétique.

(ma note : 6 5 / 10)

Citations : 

"J'assiste à la naissance d'une mère. C'est presque plus émouvant que la naissance d'un enfant."

"L'allaitement, c'est naturel, le bébé sait faire, la mère aussi.
Cela, qu'on se le dise, est faux.
Une grande partie des femmes ne s'en sortent pas, et la détresse qui accompagne un allaitement qui ne s'épanouit pas décolore l'amour maternel lui-même."

Des nœuds d'acier, Sandrine Collette

Lundi 23 septembre 2013 à 21:55

http://www.livraddict.com/covers/91/91048/couv29651530.jpg Des nœuds d'acier, Sandrine Collette.
2013. Denoël, collection Sueurs Froides. 264 pages.

 
Je n'ai pas l'habitude de lire des romans à suspense, mais la quatrième de couv' de celui-ci m'a tentée (un homme qui sort tout juste de prison est kidnappé par deux vieux dans une forêt qui vont faire de lui leur esclave) et l'intrigue m'a bien accrochée ! 

La résignation de son compagnon d'infortune (qui survit dans cet enfer depuis déjà des années) fait froid dans le dos et laisse présager le pire pour la suite du destin du héros. On suit progressivement sa déshumanisation, à travers ses propres yeux, il se voit lui-même dépérir, renoncer - ses bourreaux l'appellent "le chien" et le traitent comme tel (chien terriblement maltraité). Le style est fluide, sans que cela signifie "mauvais", je n'ai pas été exaspérée par un tas de clichés.

Lecture rapide mais que j'ai cependant ponctuée de pauses nécessaires pour respirer, sortir de là, trop de désespoir, trop de dégoût par moments, mais toujours l'envie de connaître la suite, tout en ressentant une certaine colère envers l'auteur de nous infliger ça, d'infliger ça à son personnage. Je ne parlerai pas de la fin, que je n'avais pas devinée (ce qui est un bon point, mais elle est de toute façon moins intéressante que le reste, alors peu importe à la limite).
 
Roman très noir, mais prenant, et s'il est désespérant de songer que de telles atrocités ne se cantonnent pas à du romanesque horrifique mais arrivent aussi dans la réalité, d'un autre côté il est facile de tirer un message positif de tout cela : à côté de telles horreurs, n'importe laquelle de nos vies semble idyllique et c'est avec soulagement qu'on savoure ensuite pendant quelques minutes (ou plus longtemps pour les épicuriens ?) notre liberté et notre délicieuse vie de lecteur. Comme l'indique l'auteur dans une interview, quand on lui demande "Qu'aimeriez-vous partager avec vos lecteurs en priorité ?", elle répond "la certitude que la vie vaut d'être vécue, quelles qu'en soient les modalités et même si c'est parfois difficile à croire."

Quatrième de couverture :
Avril 2001. Dans la cave d'une ferme miteuse, au creux d'une vallée isolée couverte d'une forêt noire et dense, un homme est enchaîné. Il s'appelle Théo, il a quarante ans, il a été capturé par deux vieillards qui veulent faire de lui leur esclave. Comment Théo a-t-il basculé dans cet univers au bord de la démence? Il n'a pourtant rien d'une proie facile : athlétique et brutal, il sortait de prison quand ces deux vieux fous l'ont piégé au fond des bois. Les ennuis, il en a vu d'autres. Alors, allongé contre les pierres suintantes de la cave, battu, privé d'eau et de nourriture, il refuse de croire à ce cauchemar. Il a résisté à la prison, il se jure d'échapper à ses geôliers. Mais qui pourrait sortir de ce huis clos sauvage d'où toute humanité a disparu ?

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Présentation du livre par son auteur :

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