FERIOJ ( journal culturel )

Edward Munch, la danse de la vie

Lundi 20 août 2012 à 0:15

 ·http://25.media.tumblr.com/tumblr_ma2t3x4AQv1qa21u7o1_500.jpg         Edvard Munch, film réalisé par Peter Watkins (1973, 3h30)

J’ai décrété lors de ma visite de l’exposition au centre Pompidou « Edvard Munch, un œil moderne » (et même avant, mais l’exposition me l’a confirmé) qu’il était mon peintre préféré, mais je continue de toujours connaître assez peu son œuvre, et quasiment pas sa vie (quand je lis des choses la concernant, j’ai tendance à l’oublier aussitôt). Ce film de 3h20 est donc très instructif de ce point de vue, même s’il ne couvre pas toute la vie de Munch. C’est vraiment un film « bizarre » dans lequel il faut entrer pour réussir à l’apprécier je pense ; le rythme m’a déconcertée pendant un certain temps, en effet des images issues de certaines scènes importantes sont répétées indéfiniment et s’intercalent au beau milieu de scènes qui n’ont rien à voir.

Par ce procédé, elles hantent le film d’une certaine façon, comme on comprend qu’elles ont pesé sur la vie et les pensées du héros – comme c’est une façon très subjective de montrer les choses, on ne peut dire de façon certaine que Munch a vraiment vécu les choses ainsi, ce n’est qu’une interprétation du réalisateur, combinée à celle qu’on fait de ces images, qui donne l’impression générale de baigner dans un environnement très particulier, à la fois familial, géographique et historique, et mental : on est immergé dans la famille de Munch, on passe avec lui des soirées avec ses amis intellectuels et artistes de l’époque, on assiste à ses rendez-vous galants, on est derrière lui et voit des détails en gros plan de ce qu’il peint (moment très étrange et agréable quand on voit naître sous nos yeux la première version de l’Enfant malade, tableau que j’ai vu en vrai et qui m’avait beaucoup touchée).

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On a des témoignages « face à la caméra » d’un grand nombre de personnage, une voix-off qui encadre le tout… tout en baignant dans la façon de voir des choses que devait avoir Munch, on a aussi des points de vue multiples, ça a été notamment assez dur d’être confronté à toutes les critiques négatives que son travail a reçu ! (ça m’a paru incroyable surtout !).

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C’est donc de manière à la fois directe (on est plongé à l’excès dans ce qui l’a touché le plus) et détournée qu’on a accès au personnage : lui-même parle assez peu. L’acteur qui l’incarne est terriblement charismatique !!! (et sachez que je suis très difficile) son air absent, malade font assez froid dans le dos, donnent envie de s’approcher, d’en savoir plus, et correspondent assez à l’image que je me fais de l’œuvre de Munch. A cause des différents procédés cinématographiques employés, de la narration disloquée, du choix des acteurs et des évènements relatés, on a comme un réelle correspondance entre le fond du film – Munch – et sa forme qui a elle-même quelque chose de très « munchien ». Un biopic super-riche et réussi donc qui donne envie d’en savoir plus, de le revoir en connaissant mieux tous les tableaux évoqués, d’en savoir plus sur le contexte culturel de ces années (on voit pas mal Strindberg par exemple, et je ne le connais encore que de nom…).
 

Jeux interdits

Lundi 20 août 2012 à 0:00

 L’alliance (parfaite ?) entre l’horreur de la guerre et la fraîcheur de l’enfance qui distribue généreusement humour et tendresse.

Caractère pittoresque amusant du cadre, la famille paysanne (leur bonté et simplicité, leur langage... tout ça est très caricatural mais bon) qui recueille la petite Paulette devenue récemment orpheline à cause d’un bombardement ; la beauté de son amitié avec Michel, les conséquences absurdes et énormes de leurs jeux morbides, et puis évidemment, la musique entêtante qui doit rapidement agacer celui qui ne la supporte pas, coup de chance je l’aime beaucoup, depuis longtemps.

Enfin ce qu'on retient, c'est surtout la merveilleuse interprétation des deux gosses ! Je ne sais pas si j'avais déjà vu des enfants aussi petits jouer aussi juste des trucs aussi forts. Et ça sait être drôle, c'est ça qui empêche que le film soit lourdingue. 

Talons aiguilles

Dimanche 19 août 2012 à 23:58

Une relation mère-fille ambivalente mais toujours forte assez finement décrite, narcissisme de la mère star, désir de reconnaissance de sa fille, rivalité, incompréhension mais finalement amour entre les deux femmes, amitié trouble avec une personne de genre ambigu, passion, jalousie, meurtre, mensonge, mystère, identités mouvantes ; ingrédients almodovaresques joliments combinés, l’ensemble atteint son paroxysme lors de la prestation de la mère chantant Piensa en mi, chanson qui m’émeut hors contexte depuis des années et qui prend évidemment tout son sens dans ce film.

Je suis aussi charmée par Marisa Paredes qui m’avait déjà séduite dans Tout sur ma mère, et Victoria Abril est aussi fragile que diabolique. Je regrette un peu qu’on devine si facilement les réponses aux deux questions principales du film, cela aurait été bien plus fort si on n’avait pas vu venir à 3 kilomètres les deux pseudo-coups de théâtre, mais j’ai quand même beaucoup apprécié pour les raisons exposées ci-dessus.  

Dumbo

Dimanche 19 août 2012 à 23:57

http://25.media.tumblr.com/tumblr_m9ex50DnIA1rpxoqlo1_500.jpgUn Disney que j’avais dû voir une fois petite mais je n’en gardais aucun souvenir ; assez court et simple en fait, les décors sont assez ternes, il y a peu d’ombres mais plutôt des aplats de couleurs, les personnages sont peu caractérisés, il y a assez peu d’humour et les chansons ne restent pas en tête, à part la dernière qui sort un peu du lot.

En somme, je le considérerais comme un Disney mineur et carrément décevant si deux éléments ne venaient pas rattraper un peu le tout : même s’ils ne sont pas  très originaux, les animaux (surtout Dumbo et sa mère) sont très mignons, les expressions sont réussies et dans leur manière de se déplacer, de se tenir et d’interagir avec les objets qui les entoure, il y a quelques trouvailles amusantes ; et SURTOUT, la scène d’ivresse est un gros délire !

Alors que tout le reste est très convenu, cette scène est complètement barrée et innovante d’un point de vue créatif, je pense que c’est sur cette scène que les dessinateurs ont eu le plus de liberté et ont pu réellement s’amuser.   

Star Wars IV : un nouvel espoir

Dimanche 19 août 2012 à 23:56

Star Wars IV : un nouvel espoir, film réalisé par George Lucas (1977)

Une des nombreuses failles de ma culture (ahah) : je n’avais jamais vu aucun Star Wars. Jusqu’à il y a quelques années, toute histoire de science-fiction incluant des robots et des voyages dans l’espace m’indifférait complètement et c’est pourquoi cette saga ne m’a jamais attirée. Et surtout, c’est tellement populaire que je trouvais ça bien trop « mainstream » pour moi (sans connaître le mot « mainstream » j’étais une petite snob, que je suis probablement toujours un peu).
 
Vu le succès de Star Wars j’ai fini par me dire qu’il doit bien y avoir quelque chose qui le justifie, et puis je me suis mise en tête de me « cultiver », à la fois en regardant des films dont le sujet me plaît (« de mon genre »), des films anciens célébrés par des cinéphiles qui se la pètent (ou qui ne se la pètent pas d’ailleurs), et des films qui ont été de gros succès « de masse », Star Wars se situant dans cette catégorie (et c’est pour cette même raison que j’essaierai de regarder tantôt Matrix et Retour vers le futur). Toujours imbibée de vieux préjugés, je m’attendais quand même à un truc un peu pourri ; j’ai d’ailleurs eu du mal à entrer dedans et le début m’a plutôt ennuyée, sans compter le fait que je flippais parce que pendant le passage du kidnapping de la princesse Leia, je ne comprenais rien à ce qui se passait (et mettait sans arrêt en pause en importunant mon frère : « c’est qui eux ? ils sont gentils ou méchants ? »). Jusqu’à la rencontre avec Obi-Wan Kenobi en gros je n’étais pas vraiment dedans, même si j’ai assez rapidement apprécié le côté boulet de C3PO et les petits bruits kawai émis par R2D2 et les Jawas.
L’histoire en elle-même m’a paru assez simpliste, mais amusante, les scènes d’action sont pas mal foutues (sauf la dernière trop longue à mon goût, je commençais à avoir ma dose et j’avais hâte de voir l’Etoile de la Mort détruite), tout est très prévisible mais quand même marrant. Cela se regarde bien donc et il y a pas mal de petits détails qui m’ont plu : je suis fan de Chewbacca <3 (ça fait des années que je connais son nom – mon frère me surnomme régulièrement ainsi - en sachant juste qu’il s’agit d’un truc poilu mais je ne l’avais jamais vu et en effet il est TROP MIGNON !!!!), pour un film de 1977 je trouve que les effets spéciaux sont pas mal foutus et l’aspect un peu « carton pâte » m’a fait craquer, mention spéciale à toutes les « créatures » qui ont l’air d’être des costumes en peluche ou plastique, j’adore, j’étais totalement en extase devant.
Je pensais que l’histoire serait plus compliquée et Dark Vador beaucoup plus effrayant ; je ne sais pas comment il évolue dans les autres films mais pour le moment il m’a surtout fait penser à un playmobil avec un cape de Zorro et sa voix n’est pas du tout comme je l’imaginais ! Puis je regrette que le passage de Luke dans le monde de Jedi soit plus développée, que sa découverte et son apprentissage de la maîtrise de la Force prenne plus de place dans le film là c’est seulement survolé. Enfin, le tout était pas mal et ce qui m’a manqué sera peut-être développé dans les autres volets ? Beaucoup aimé la princesse Leia aussi !
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