FERIOJ ( journal culturel )

The Truman Show

Dimanche 19 août 2012 à 23:53

 Super-pitch, assez intelligemment développé même si la fin m’a laissée sur ma faim, j’aurais aimé voir l’après ! Truman a une vie banale qui a priori elle n’a rien d’extraordinaire ; cependant il est filmé 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et ce depuis sa naissance : toute son existence est diffusée à la télé et captive des millions de téléspectateurs, faisant l’objet d’une gigantesque émission de télé-réalité. Et évidemment, il  n’est pas au courant : il vit sur une île qui est en réalité un énorme décor, et toutes les personnes qui l’entoure sont des acteurs, tout le scénario de sa vie est écrit à l’avance. Truman Burbank est piégé depuis toujours dans un immense mécanisme de manipulation dont il ne peut s’extraire car il n’en a même pas conscience.

 Je trouve cette idée assez énorme, aussi flippante que réjouissante en tant que synopsis de film ! L’intérêt du film est donc de nous présenter ce cadre ahurissant, mais aussi de suivre comment cet édifice vertigineux va vasciller quand Truman va commencer à soupçonner de quoi il retourne. Je déplore un peu la fin –cf ma critique au début de cet article – et n’ai pas trouvé énormément de charisme à l’ensemble des acteurs, mais sachant qu’on est censé voir des personnes « banales » et qui ne jouent pas, cela n’est pas plus mal.
 
 Je suis aussi perturbée par certains trucs qui me paraissent incohérents si on pousse la réflexion – comment Truman a-t-il pu rester isolé du reste du monde à l’heure d’Internet, comment expliquer que des acteurs aient pu accepter de « travailler à plein temps » en vivant aux côtés de Truman, et notamment sa femme (comment envisager leurs rapports intimes sachant qu’ils sont fondés sur le mensonge ?), comment Jalen a-t-elle pu s’introduire auprès de lui alors qu’elle n’en avait pas le droit et que tout est si contrôlé… etc ! mais je crois qu’il vaut mieux que je ne me prenne pas trop la tête afin de ne pas me gâcher le plaisir que j’ai eu à regarder ce film très original et assez innovant !

Jim Carrey est parfait pour ce rôle de mec « normal mais potentiellement paumé » et confirme qu’il peut être à l’aise en-dehors du rôle comique « lourd » qui à tendance à lui coller à la peau et dans lequel je ne l’apprécie pas plus que ça, je le préfère largement dans des films comme Eternal Sunshine of the spotless mind ou celui-ci. 

La vie est belle

Dimanche 19 août 2012 à 23:52

 La vie est belle, film réalisé par Franck Capra

Superbe éloge de la générosité et de la solidarité. L’histoire de George Bailey, un chic type qui ne pourra jamais réaliser ses rêves d’enfant mais finira par être récompensé quand il se retrouve au bord du gouffre. Scotchée par son parcours, dès l’enfance le hasard le conduit à exécuter deux bonnes actions capitales (il sauve son frère de la noyade et empêche un pharmacien d’empoisonner un enfant par mégarde) ; dès l’adolescence il ne rêve que d’une chose : quitter sa ville natale, Bedford Falls, pour voyager et construire de grandes choses ; mais suite à la mort brutale de son père, il doit reprendre l’entreprise familiale qui prête à la classe populaire de la ville les fonds nécessaires pour se loger et échapper au joug d’un notable de la ville, propriétaire abusif, Mr Potter.

Contrairement à ce dernier qui s’enrichit sur le malheur d’autrui, George Bailey agit avec éthique et philanthropie, au mépris de ses propres intérêts. Si son comportement est à bien des égards exemplaire, notre héros n’est cependant pas parfait ; parfois tenté par des compromis, il ne cesse de regretter de n’avoir pas pu mener la vie dont il rêvait et réagira avec violence quand une catastrophe lui tombera dessus ; afin que le pire soit évité, un ange gardien lui est envoyé. Pour le dissuader de se suicider, celui-ci lui montrera ce qu’il se serait passé s’il n’était pas né, situation extrêmement troublante qui lui permettra de relativiser ses problèmes (et relativise du même coup les nôtres quand on cherche à transposer cette situation à notre cas…).

Un film brillant, qui après des moments durs et réalistes assez désespérants, nous remonte le moral avec un final merveilleux de joie et d’optimisme :) 

Watchmen

Dimanche 19 août 2012 à 23:47

Watchmen, film réalisé par Zack Snyder

Un film de super-héros qui détruit tous les préjugés qu’on pourrait avoir sur les super-héros  en questionnant les stéréotypes que ces personnages soulèvent : en réalité quel est leur rôle, pourquoi agissent-ils ainsi, sont-ils tous d’accord et si non, comment naissent leur divergences, existe-t-il une manière unique de rendre la justice, y-a-t-il des « bons » et des « mauvais » super-héros, leurs pouvoirs sont-ils légitimes, jusqu’où peuvent-il intervenir dans la marche du monde ? Les super-héros rencontrés dans ce film sont terriblement humains, ils ont les mêmes problèmes que nous, les mêmes défauts, et leur puissance par conséquent donne à leurs actes un impact qui peut être regrettable !
 
Le personnage le plus fascinant de la bande est bien entendu Rorschach, dégoûté des hommes, il reste malgré son cynisme un idéaliste qui refuse tout compromis ; cette position, qui m’a semblé honorable pendant la majeure partie du film, est sévèrement remise en cause à la fin : faut-il préférer la vérité, aussi dure et vaine soit-elle, à un mensonge a priori destructeur mais sauvegardant une relative paix, qu’est-ce qui est le plus juste ?
Bref, un film plus profond qu’il n’en a l’air, il ne s’agit pas de s’arrêter au premier aspect du film qui se présente comme un divertissement avec un mélange savant de scènes d’actions teintées de romantisme ; cet emballage censé plaire au plus grand nombre m’a d’ailleurs un peu saoulée à la longue, les scènes de sexe (et approchant) sont terriblement culcul, les scènes de baston un peu trop fréquentes et violentes à mon goût, même si j’admets que certaines présentent un intérêt esthétique indéniable, la mort du Comédien par exemple est très belle.

Je regrette d’avoir commencé à m’ennuyer un peu après la moitié du film, j’ai trouvé qu’on s’enlisait, que trop de moments prévisibles s’enchaînaient, j’ai beaucoup aimé comprendre le cadre de l’action, la personnalité des super-héros et les relations complexes qu’ils entretiennent au monde et entre eux, mais l’intrigue guerrière qui sert de toile de fond m’a au final semblé un peu trop faiblarde pour maintenir mon attention et mon enthousiasme ; malgré tous les éléments qui font de ce film un truc relativement intelligent, et en tout cas un film de super-héros pas du tout comme les autres, l’ensemble m’a un peu déçue et je me suis pas mal ennuyée. J’en garderai quand même un bon souvenir et je pense qu’il y a des chances pour que j’apprécie bien plus le comic.

Elephant Man

Dimanche 19 août 2012 à 23:43

 Elephant Man, film réalisé par David Lynch

« L’homme-éléphant », bête de foire, réduit à l’esclavage, objet de terreur exploité pour de l’argent, moins considéré qu’un animal, toujours « montré » dans qu’on s’interroge sur ce qu’il ressent ou ce qu’il pense. Le chirurgien Frederic Treves va le prendre sous son aile, d’abord pour l’étudier comme un « cas ». J’ai eu la sensation que notre regard (id est celui du spectateur) suit son regard, la façon dont la caméra s’attarde ou évite le visage de John Merrick est révèle beaucoup la manière dont on le considère à tel ou tel moment ; et ce n’est qu’au fur et à mesure qu’on apprend à découvrir l’homme sous le corps difforme, tout en étant amené à se poser des questions sur notre propre regard. Treves se demande avec raison si son intérêt même pour John Merrick peut être innocent, si la façon même dont il le traite n’en fait pas une bête de foire d’un autre ordre.
 
 Il faudra du temps pour qu’on voie aussi John Merrick pour ce qu’il est, un homme, et dépasser l’effet que produit son apparence la première fois. A la fin pourtant, j’ai eu l’impression de le voir sans répulsion, sans plus être du tout choquée par les traits de son corps et de son visage qui font son « anormalité ». Cette ascension n’est pas linéaire ni sans rechute – si elle avait été dépeinte comme telle, cela aurait été un peu trop optimiste sûrement, or on n’oublie jamais que l’homme est cruel, puisque John Merrick sera à plusieurs reprises de nouveau tourmenté, même là on aurait pu penser qu’il était désormais tiré d’affaire.
 
 A cause du sort qui s’acharne contre lui, je retire une impression de très grande tristesse de ce film – et pourtant, en dénonçant l’inhumanité ordinaire dont on peut tous se rendre coupable envers ceux qu’on juge « monstrueux » (alors qu’en y réfléchissant le doigt qui moque l’est bien plus !), il nous touche et nous rend (peut-être ? en admettant qu’un film puisse avoir une telle influence sur notre comportement) plus tolérant et bienveillant envers autrui quel qu’il soit, handicapé, laid ou tout simplement différent de ce qu’on a l’habitude de voir et de considérer comme idéal. (conclusion de hippie à deux balles bonsoir !)

Les 400 Coups

Dimanche 19 août 2012 à 23:40

 Les 400 coups, film réalisé par François Truffaut

 
Ce film de François Truffaut serait, d’après une présentation du film proposée sur le DVD, l’un des premiers de la « Nouvelle Vague » (mouvement qui me semble encore assez abstrait mais peut-être qu’un jour je saurai ce que c’est). Antoine est un adolescent de 13 ans en 1959 comme les autres au début du film mais qui se retrouve pris dans un engrenage infernal qui le conduira à devenir aux yeux de la société un « mineur délinquant » : punition, école buissonnière, mensonge, fugue… loin d’être moralisateur, ce film dénonce plutôt l’absurdité des sanctions et des règles édictées par un monde d’adultes peu compréhensif malgré la bonne volonté superficielle de ses parents.
Malgré une intrigue qui a tendance à devenir de plus en plus lourde et dramatique, le film est toujours parsemé de moments beaucoup plus positifs qui sont comme de réelles bouffées d’air :  la sortie au cinéma d’Antoine avec ses parents, son tour de manège, sa découverte de la mer… la scène du théâtre de marionnettes aussi est merveilleuse ! Son amitié avec René est mignonne aussi, et Paris donne envie de s’y balader. Le côté rétro des lieux et surtout du langage font aussi aujourd’hui une grande part du charme du film. Joyeux, émouvant, beau, j’ai aimé ce film parce qu’il est dépaysant-  le Paris et la gouaille des années 50 - mais va au-delà en étant juste et universel, puisqu’il est question, entre autres, des difficiles relations avec sa famille et le monde adulte quand on est enfant, et des conséquences désastreuses qui ne manquent pas de survenir quand on s’écarte de ce qui est défini comme le « droit chemin ». Sans manquer de tendresse ni de douceur, le film dénonce avec regret la rigidité désespérante du monde incapable de comprendre des aspirations de liberté pourtant innocentes et naturelles …
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