"Nantes" est une très belle chanson, sortie (à ma connaissance) pour la première fois sur disque (33 tours) en 1963, puis l'année suivante pour le premier album enregistré par Barbara pour la maison Philips.

– Barbara, Dis, quand reviendras-tu ?, C. B. S., 1964, 62 660 (33 t., Ø : 30 cm, I1).
– Barbara, Barbara chante Barbara, Philips, 1964, 844.740 B(33 t., Ø : 30 cm, II1).

Elle parle de cet épisode dans son autobiographie inachevée. On y retrouve des éléments qui rappellent fortement la chanson, écrite trente ans auparavant :

« J’enfile un manteau, prends mon sac, griffonne un mot à l’intention de ma mère : “ mon père est mort à Nantes, je pars ” […]. Nantes, il pleut, un taxi me conduit à l’hôpital […]. La porte s’ouvre sur une pièce minuscule. [Mon père] est allongé sur le lit, le visage découvert, comme si il [sic] dormait. Je regarde mon père que je n’ai pas vu depuis dix ans […]. Un taxi m’a conduite à l’adresse donnée par sœur Jeanne. C’est un café, au coin d’une rue. J’entre ; quatre hommes jouent aux cartes […]. Je m’en veux d’être arrivée trop tard. J’oublie tout le mal [que mon père] m’a fait, et mon plus grand désespoir sera de ne pas avoir pu dire à ce père que j’ai tant détesté : « je te pardonne, tu peux dormir tranquille […] ». […]. Monsieur Paul dépose devant moi un vieux portefeuille, une paire de lunettes dont les verres sont rayés. “ Si j’avais su…, dit-il, oui, si j’avais su que vous étiez comme ça, je vous aurais quand même appelée mon petit. ” […]. À Nantes, il pleut tout le ciel. Dans le cimetière, nous marchons toutes deux épaule contre épaule. Une femme sanglote, elle me parle en s’accrochant à mon bras. Qui sont ces quatre quelques hommes étranges ? Des joueurs de poker ? »

In. Barbara, Il était un piano noir – Mémoires interrompus, Paris : Fayard, 2/ 2002, p. 96–100.

Bon, j'ai travaillé pour mon mémoire sur la chanson française, d'où mon présent commentaire. ^^

Bonne soirée. :)

La fin est assez prévisible, mielleuse, tant pis.