FERIOJ ( journal culturel )

A comme aujourd'hui, Daniel Levithan

Dimanche 17 août 2014 à 11:33

http://33.media.tumblr.com/2937bb508b2f646cbde24b992f780dfe/tumblr_nag28tN8Lp1snoeqho1_250.gif
(lecture de mars et critique écrite en juin)
A comme aujourd'hui, de Daniel Levithan 
Edition les Grandes Personnes, 2013, 373 pages

Coup de cœur, du très haut niveau !

Roman qu'on pourrait classer comme un roman fantastique pour adolescents, mais qui peut être lu par un public bien plus large que les amateurs de ce genre strict. Je trouve l'idée de départ assez géniale : le héros, A, est un adolescent de 16 ans qui se réveille tous les jours dans la peau d'une personne différente (fille ou garçon, à peu près dans la même région aux Etats-Unis, et toujours de son âge). Chaque jour il doit donc s'adapter à une vie qu'il ne connaît pas (il a simplement accès à la mémoire de son hôte du jour, ce qui lui permet de ne pas commettre trop d'impairs), en essayant de ne pas faire de dégâts et de ne pas laisser de traces de son passage qu'il ne contrôle pas... lui-même ne peut donc rien construire, pas de chez-lui, pas de futur, et pas facile de se fixer une identité propre au milieu de ce chaos.

L'exploration de cette situation imaginaire étonnante, qu'on peut juger abracadabrantesque au premier abord mais qui est très bien décrite, de façon claire et cohérente (sûrement plus que je ne le fais là à la va-vite), suffirait déjà à faire un roman passionnant, mais en plus, l'auteur y insère un grain de sable qui va enrayer la machine et pimenter encore plus le tout : A tombe amoureux. D'une fille qu'il ne reverra donc jamais, et qui ne pourra jamais le connaître puisqu'il doit cacher sa véritable identité et n'est d'ailleurs jamais le même, jamais au même endroit... mais alors que ça semble impossible, il va tout faire pour essayer de rendre cette histoire d'amour possible.

Chaque chapitre raconte un jour différent, et c'est très prenant de découvrir à la fois à chaque fois dans le corps de qui il a atterri et comment il va faire pour s'en sortir ce jour-là... et en même temps, essayer de poursuivre ses efforts pour revoir ou communiquer avec celle qu'il aime.

Ce roman virtuose révèle donc une grande variété d'univers, avec une intrigue unique passionnante ! En raison de sa vie extraordinaire, A est un adolescent très mûr, très tolérant et évidemment débordant d'empathie, cela en fait un narrateur intelligent et très attachant, et son amour est évoqué avec suffisamment d'émotions, mais sans qu'on tombe jamais dans de la mièvrerie creuse et gonflante.

Lu d'une traite en plusieurs heures en avion et ça a été une bonne claque, j'adore et je recommande !!!

Quatrième de couverture : 
Chaque matin, A se réveille dans un corps différent, dans une nouvelle vie, et ne dispose d'aucun moyen de savoir où et « qui » sera son hôte. Une seule chose est sûre : il n'empruntera cette identité que le temps d'une journée. Aussi incroyable que cela paraisse, A a accepté cet état de fait, et a même établi plusieurs règles qui régissent son existence singulière : ne pas s'attacher ; ne pas se faire remarquer ; ne jamais s'immiscer dans la vie de l'autre. Des préceptes qui resteront les siens jusqu'à ce qu'il se réveille dans le corps de Justin, 16 ans, et qu'il fasse la connaissance de Rhiannon, sa petite amie. Dès lors, plus question de subir sans intervenir. Car A vient de croiser quelqu'un qu'il ne peut laisser derrière lui, ce jour-là, le suivant, jour après jour….

Rap et végétarisme ! :)

Lundi 21 juillet 2014 à 21:22



 
Et une interview du rappeur, RES, à lire ici sur vegactu.

Publicité et féminisme ?

Dimanche 29 juin 2014 à 11:31

J'ai horreur des pubs, parce que ce sont des pubs, parce que l'objectif reste de nous polluer le cerveau pour nous vendre des trucs dont on n'a pas besoin, les marques entretiennent le sexisme, la culture du viol et tout un tas de clichés nauséabonds... (cf la récente odieuse car misogyne campagne anti-poils de V)

Alors quand quelques marques font des efforts pour proposer des publicités un peu plus originales et qui jouent sur d'autres ressorts... même si ça reste des pubs, je me dis que c'est quand même positif et je ne crache pas complètement dessus.

=> Un article de Charlotte Pudlowski sur slate qui dit la même chose que moi mais en mieux et plus développé à lire ici 

et donc l'idée est de regarder ce spot "Comme une fille", qui pose la question suivante : pourquoi dire qu'on fait quelque chose "comme une fille" lui donne une connotation négative ? 

 

Vidéo très bien faite qui pourrait être simplement une vidéo d'information contre le sexisme s'l n'y avait pas le petit passage évoquant la marque à la fin..... (d'ailleurs plutôt que d'utiliser des serviettes hygiéniques, si vous ne connaissez pas encore le système je vous conseille une fois de plus de découvrir les coupes menstruelles ! cf easycup.fr, site d'information en français sur les cups / ces articles sur madmoizelle : présentation de la coupe / vidéo "pourquoi passer à la coupe menstruelle" ?)


Une autre pub, moins "explicitement féministe" mais qui a le mérite de parler de règles différemment !
(aussi trouvée sur slate : Vous ne verrez pas de meilleure pub sur les tampons)
Une vidéo très réussie qui peut être vraiment considérée comme un petit court-métrage humoristique de moins de 2 minutes 30, une ado qui n'a pas encore ses règles fait croire à sa mère qu'elle les a et celle-ci, pas dupe, lui organise une "First Moon Party"... c'est bien imaginé, vraiment drôle, la jeune actrice joue très bien. 



Et une dernière pour la route, trouvée sur terrafemina : Une publicité dénonce la manière insidieuse dont on décourage les filles d'étudier les sciences  


Real Humans

Jeudi 19 juin 2014 à 23:03

http://38.media.tumblr.com/d6e46d2af0c09da581ccd05d65ae1cbe/tumblr_n7fpxqYaD41snoeqho1_1280.jpg
Série suédoise de science-fiction (non terminée) réalisée par Lars Lundström, diffusée sur arte (la diffusion de la saison 2 vient de s'achever). 2 saisons - 10 épisodes de 58 minutes pour chaque saison. 

Synopsis : (merci site d'Arte) Dans un monde proche du nôtre, les hubots (human robots) ressemblent à s’y méprendre aux êtres humains qu’ils remplacent dans les tâches domestiques. Une cohabitation qui engendre des relations complexes et des émotions contrastées, entre amour et haine, alors que certains humanoïdes rêvent d’émancipation.

http://37.media.tumblr.com/af48683088ce5cf8173beaac64e498f6/tumblr_n7fpv9U9bW1snoeqho1_1280.jpg
Mon avis : J'ai été vraiment très très fan de la première saison. On découvrait cet univers, on se demandait jusqu'où allait "l'humanité" de ces robots pas comme les autres, les "hubots", on apprenait à découvrir les personnages, et l'intrigue qui développe trois histoires parallèles et qui se rejoignent est très prenante : 
1) un groupe de robots plus indépendants que les autres cherche à survivre dans un monde où leur indépendance les rend illégaux, on les suit dans leur fuite et on a peur qu'ils se fassent prendre 
2) leur pote Léo (un humain... mais est-il un humain comme les autres ?) est amoureux d'une hubote "libre", Mimi, et la recherche parce qu'elle a été enlevée 
3) nous, spectateurs, suivons aussi en même temps la nouvelle vie de Mimi, son intégration dans une famille "normale" plutôt sympathique - personnellement j'adore le personnage d'Inger, la femme avocate qui va prendre le parti des hubots tout en cherchant toujours à être rationnelle
(et il y a encore bien d'autres personnages secondaires qui au fil de la série vont prendre de plus en plus d'importance en apportant leurs histoires à eux.... !)
 
Je ne me considère pas spécialement comme fan de science-fiction mais cette série développe précisément ce qui m'intéresse dans le genre, quand ça pose vraiment des questions sur nos liens à la technologie, sur ce que le progrès technologique peut apporter à l'humanité, sur notre capacité à gérer ce progrès, sur la définition même de l'humanité... On pense beaucoup à Blade Runner. Et quand on comprend à quel point toute cette histoire de robots-humanoïdes-plus-que-de-simples-machines soulève une foule de problèmes éthiques c'est là que ça devient vraiment vertigineux. Plus on s'attache aux personnages des hubots, plus on comprend leur complexité, plus il devient difficile de prendre parti, parce que la situation n'est pas manichéenne : ce ne sont pas les méchants humains d'un côté et les gentils hubots de l'autre, non, il y a des bons et des méchants dans les deux camps, divers personnages servent leurs intérêts, qui s'opposent, et c'est bien compréhensible et défendable dans diverses situations, et certains jouent double jeu, ou changent d'avis... On peut aussi énormément transposer tous ces problèmes de relations entre humains et hubots dans notre société, cela fait complètement écho aux problèmes de racisme / exploitation / discriminations envers les minorités de manière générale... tout l'aspect psychologique, politique et philosophique autour des hubots est vraiment très bien exploité, c'est le gros point fort de cette série à mes yeux. Réflexion sur l'esclavage, l'égalité, la liberté, la responsabilité, la dignité humaine... c'est vraiment très riche. 
 
J'ai cependant été plutôt déçue par la deuxième saison. Certains des problèmes posés dans la première saison ont été résolus et les nouvelles problématiques mises en place m'ont moins intéressée pour certaines, certains personnages que j'aimais bien ne sont plus là et les nouveaux m'ont paru moins charismatiques. Des personnages qui étaient secondaires dans la première saison deviennent beaucoup plus importants mais j'étais moins attachée à eux et comme je ne me souvenais plus forcément de qui ils étaient, je me suis retrouvée à plusieurs reprises assez perdue. A un moment donné j'ai eu vraiment l'impression qu'il y avait trop de personnages, il a fallu par moments que je demande aux potes avec qui j'ai visionné toute cette série de me rafraîchir la mémoire (mais bon ça, c'est peut-être simplement mon cerveau qui fatigue)... et globalement j'ai l'impression qu'on découvre moins de trucs, que ça avance moins, qu'on perd pas mal de temps à s'intéresser à des "guéguerres" intra-clans. On apprend certes pas mal de trucs sur l'origine des hubots les plus "particuliers" mais au final je me rends compte que ce n'était pas ça qui m'intéressait le plus, la quête principale qui fait l'objet de la deuxième saison ne m'a pas autant accrochée que celle de la première saison. 
 
Ce second constat n'enlève rien à mon émerveillement concernant la première saison qui mérite amplement d'être vue et je ne saurais suffisamment louer ! Et je pense bien que je regarderai la troisième aussi - cela sera seulement avec un peu moins d'empressement qu'à la fin de la première. Quoi qu'il en soit, Real Humans est une très bonne série que je vous conseille donc de regarder (en version originale sous-titrée bien sûr, essayer d'apprendre des mots en suédois est aussi un des intérêts de la série héhé - par exemple "tak" veut dire "merci", vous êtes ravi de le savoir). 

(ah, et si vous avez vu Morse - j'adore ce film ! - vous serez content-e de retrouver dans cette série Kåre Hedebrant, l'acteur qui incarnait le jeune héros, Oskar)

http://37.media.tumblr.com/ae0b22ce2768704c9e168556fd1f2f3b/tumblr_n7fpz9r60J1snoeqho1_1280.jpg
Présentation un peu plus développée de la saison 1 :
(pas d'énormes spoilers, ça donne simplement un peu plus d'informations concrètes sur la situation initiale)
Assistance aux personnes âgées, aide aux devoirs, tâches domestiques : ces employés modèles sont serviables et corvéables à merci. Mais leur étrange présence engendre des émotions contrastées parmi les humains.
Plébiscités par certains, ils suscitent une hostilité croissante chez d’autres, d’autant que la frontière entre êtres vivants et machines s’estompe, a fortiori quand l’amour s’en mêle.
De leur côté, les hubots manifestent de plus en plus une volonté d’indépendance. Leur rébellion a déjà commencé : Leo et Niska ont pris la tête d’un groupe d’affranchis, appelé «les enfants de David». Quand Mimi, l’une d’entre eux, est enlevée par des trafiquants, Leo, amoureux d’elle, part à sa recherche. 
Pendant ce temps, l’acquisition d’un premier hubot bouleverse la vie de la famille Engman, tandis que le grand-père doit renoncer au sien, défaillant, pour un nouveau modèle dédié à la gériatrie. 
Voisin des Engman, Roger, un contremaître, assiste impuissant au remplacement des ouvriers de son atelier par des légions d’humanoïdes, et bientôt, sa femme le quitte pour leur hubot. Dans cette société en mutation, la tension monte.

 
Petite présentation de la saison 1 qui donne envie sans trop spoiler (3 minutes, suédois sous-titres anglais)
 


Bande-annonce saison 1 (en VF)

Mes chansons du moment

Mercredi 18 juin 2014 à 7:43

 
 
Avant d'être reprise par les fachos, l'expression "On ne lâche rien" symbolisait justement tout le contraire.
"Veilleurs" d'Orléans et d'ailleurs : si vous saviez à quel point je vous conchie. Je vous invite à boire mes règles et à vous empoisonner avec. Quand je vous croise, une petite envie de meurtre me chatouille. Je ne développe pas parce qu'inciter à la haine sur internet c'est pas bien etc. Mais je vous maudis très fort. Enfin bon, vous avez perdu de toute façon, tas de lamentables petites crottes. 



 
Brigitte Fontaine pour moi avant, c'était une vieille chanteuse ringarde et morte. Pardon Brigitte, c'était parce que je ne te connaissais pas. "Je suis vieille et je vous encule, avec mon look de libellule". Je crois que tout est dit.



Oui je sais qu'à l'origine c'est un morceau qu'on entend dans Chat Noir Chat Blanc. C'est méchant et laid et joli et j'aime bien.
Créer un podcast