FERIOJ ( journal culturel )

Les Evaporés, Thomas B. Reverdy

Mercredi 16 octobre 2013 à 22:14

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Se lit bien, puis il est appréciable de suivre tour à tour les différents personnages, cela permet de voir les différentes facettes de cette même histoire qui réunit :

- Kaze, un Japonais qui choisit de disparaître
- Yukiko, sa fille, qui a émigré aux Etats-Unis et revient pour rechercher son père disparu, 
- Richard B., détective, ex-petit ami de Yukiko et toujours amoureux d'elle, qui l'accompagne pour chercher son père
- Aikanu, un petit garçon qui a perdu sa famille suite à la catastrophe de Fukushima et va être plus ou moins recueilli par Kaze

J'ai regretté que le personnage de Yukiko reste autant en retrait, la plupart du temps c'est quand même le point de vue de Richard B. qu'on a. Et il est sympa Richard B., il est attachant, mais on sent bien qu'il est surtout préoccupé par Yukiko, qu'en tant que détective il n'est pas forcément doué, qu'il est surtout perdu au Japon, son enquête est un peu vaine, surtout que Kaze fait justement tout pour ne pas être retrouvé, et même quand on suit son parcours à lui, on reste dans le flou, on ne comprend pas bien pourquoi il en est là, on met longtemps avant de le comprendre et même quand l'explication est donnée, je n'ai pas été forcément convaincue. Pareil avec l'histoire d'Aikanu, elle est touchante, on espère qu'il va s'en sortir, mais on ne comprend même pas bien pourquoi il a perdu sa famille alors qu'en fait ils ne sont peut-être pas morts... et par-dessus tout ça, on a une histoire de yakuzas.

Les différentes intrigues s'imbriquent, se rejoignent, mais on reste trop souvent dans le flou à mon goût, ça ne va pas assez loin, je ne suis pas vraiment convaincue par les ponts faits pour relier tout ça. C'est un beau canevas autour du Japon et du thème de la disparition, de la fuite, de l'amour, et il y a pas mal de réflexions qui sonnent juste, mais tout ne se tient pas si bien que ça et je reste un petit peu sur ma faim. Pas mal mais légère déception donc. 

Quatrième de couverture :

Ici, lorsque quelqu’un disparaît, on dit simplement qu’il s’est évaporé, personne ne le recherche, ni la police parce qu’il n’y a pas de crime, ni la famille parce qu’elle est déshonorée. Partir sans donner d’explication, c’est précisément ce que Kaze a fait cette nuit-là. Comment peut-on s’évaporer si facilement ? Et pour quelles raisons ? C’est ce qu’aimerait comprendre Richard B. en accompagnant Yukiko au Japon pour retrouver son père, Kaze. Pour cette femme qu’il aime encore, il mènera l’enquête dans un Japon parallèle, celui du quartier des travailleurs pauvres de San’ya à Tokyo et des camps de réfugiés autour de Sendai. Mais, au fait : pourquoi rechercher celui qui a voulu disparaître ?


Les évaporés se lit à la fois comme un roman policier, une quête existentielle et un roman d’amour. D’une façon sensible et poétique, il nous parle du Japon contemporain, de Fukushima et des yakuzas, mais aussi du mystère que l’on est les uns pour les autres, du chagrin amoureux et de notre désir, parfois, de prendre la fuite.

Citations : 

« J’ai vécu trente-cinq ans avec mon mari. Dans le fond, je crois que je ne le connaissais pas. Quel que soit ce qui lui est arrivé, je ne m’en suis pas rendu compte, je ne l’ai pas vu venir. C’est ainsi, vous dormez à côté de quelqu’un pendant des années, pourtant vous ne savez toujours pas de quoi il rêve. »

« Quand on pense à l'avenir, on a toujours l'impression que la vie n'est qu'un rêve. L'espoir ou le suicide ne sont que des possibilités.»

« Il faut trahir nos parents, pour grandir. »

Chambre 2, Julie Bonnie

Mercredi 2 octobre 2013 à 21:50

J'ai envie de reprendre ce blog en main en octobre, avec le projet (trop ambitieux ? on verra) d'écrire un petit article chaque jour. Selon mon humeur, le temps que j'aurai à ma disposition et mes découvertes récentes, cela ne sera peut-être parfois qu'une photo, une chanson, une citation... mais j'aimerais aussi vous parler de romans, de films, de bandes dessinées, de disques, d'albums pour enfants...
Re-bienvenue ici. 



http://www.ferioj.fr/images/bouquins/chambre21372685616x0.jpgCommençons avec un roman de la rentrée littéraire, qui a obtenu le prix du roman FNAC :

Chambre 2, de Julie Bonnie*
Belfond. 2013. 185 pages. 

La maternité, vue autrement.

Le corps des femmes est au cœur de ce roman humain mais tranchant qui offre un regard original sur la maternité, loin des clichés béats. Confrontée au désarroi et aux souffrances de femmes qui viennent d'accoucher, Béatrice, auxiliaire de puériculture, ne peut jamais vraiment se détacher de son passé si différent de danseuse nue. Va-et-vient entre ses souvenirs et son quotidien, à la recherche d'un équilibre impossible... émouvant. Se lit très bien, mon seul bémol : le style tombe assez souvent dans des raccourcis / conclusions lyriques qui sonnent un peu "faciles" à mon oreille, mais on peut se prendre au jeu, et trouver ça poétique.

(ma note : 6 5 / 10)

Citations : 

"J'assiste à la naissance d'une mère. C'est presque plus émouvant que la naissance d'un enfant."

"L'allaitement, c'est naturel, le bébé sait faire, la mère aussi.
Cela, qu'on se le dise, est faux.
Une grande partie des femmes ne s'en sortent pas, et la détresse qui accompagne un allaitement qui ne s'épanouit pas décolore l'amour maternel lui-même."

Des nœuds d'acier, Sandrine Collette

Lundi 23 septembre 2013 à 21:55

http://www.livraddict.com/covers/91/91048/couv29651530.jpg Des nœuds d'acier, Sandrine Collette.
2013. Denoël, collection Sueurs Froides. 264 pages.

 
Je n'ai pas l'habitude de lire des romans à suspense, mais la quatrième de couv' de celui-ci m'a tentée (un homme qui sort tout juste de prison est kidnappé par deux vieux dans une forêt qui vont faire de lui leur esclave) et l'intrigue m'a bien accrochée ! 

La résignation de son compagnon d'infortune (qui survit dans cet enfer depuis déjà des années) fait froid dans le dos et laisse présager le pire pour la suite du destin du héros. On suit progressivement sa déshumanisation, à travers ses propres yeux, il se voit lui-même dépérir, renoncer - ses bourreaux l'appellent "le chien" et le traitent comme tel (chien terriblement maltraité). Le style est fluide, sans que cela signifie "mauvais", je n'ai pas été exaspérée par un tas de clichés.

Lecture rapide mais que j'ai cependant ponctuée de pauses nécessaires pour respirer, sortir de là, trop de désespoir, trop de dégoût par moments, mais toujours l'envie de connaître la suite, tout en ressentant une certaine colère envers l'auteur de nous infliger ça, d'infliger ça à son personnage. Je ne parlerai pas de la fin, que je n'avais pas devinée (ce qui est un bon point, mais elle est de toute façon moins intéressante que le reste, alors peu importe à la limite).
 
Roman très noir, mais prenant, et s'il est désespérant de songer que de telles atrocités ne se cantonnent pas à du romanesque horrifique mais arrivent aussi dans la réalité, d'un autre côté il est facile de tirer un message positif de tout cela : à côté de telles horreurs, n'importe laquelle de nos vies semble idyllique et c'est avec soulagement qu'on savoure ensuite pendant quelques minutes (ou plus longtemps pour les épicuriens ?) notre liberté et notre délicieuse vie de lecteur. Comme l'indique l'auteur dans une interview, quand on lui demande "Qu'aimeriez-vous partager avec vos lecteurs en priorité ?", elle répond "la certitude que la vie vaut d'être vécue, quelles qu'en soient les modalités et même si c'est parfois difficile à croire."

Quatrième de couverture :
Avril 2001. Dans la cave d'une ferme miteuse, au creux d'une vallée isolée couverte d'une forêt noire et dense, un homme est enchaîné. Il s'appelle Théo, il a quarante ans, il a été capturé par deux vieillards qui veulent faire de lui leur esclave. Comment Théo a-t-il basculé dans cet univers au bord de la démence? Il n'a pourtant rien d'une proie facile : athlétique et brutal, il sortait de prison quand ces deux vieux fous l'ont piégé au fond des bois. Les ennuis, il en a vu d'autres. Alors, allongé contre les pierres suintantes de la cave, battu, privé d'eau et de nourriture, il refuse de croire à ce cauchemar. Il a résisté à la prison, il se jure d'échapper à ses geôliers. Mais qui pourrait sortir de ce huis clos sauvage d'où toute humanité a disparu ?

D'autres critiques : sur Babelio / Sens Critique / Livraddict

Présentation du livre par son auteur :

Onze minutes

Lundi 25 mars 2013 à 19:27

 
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 L'histoire d'une jeune et jolie Brésilienne, Maria,  qui attend "comme tout le monde" (sentez-vous mon agacement ?) la venue d’un prince charmant qui viendrait la demander en mariage et lui assurer une vie confortable  ; mais comme elle n’est pas si naïve que ça (ah bon) et qu’elle sait malgré tout que l’amour fait en général souffrir sans qu’aucun résultat positif à long terme s’ensuive (on est d’accord), elle ne veut plus tomber amoureuse et veut partir à l’aventure (problème, on sait bien que ceux/celles qui disent de manière catégorique « je ne tomberai PLUS JAMAIS amoureux/se ! » sont souvent les déçu(e)s qui en réalité espèrent désespérément que ça se reproduise, sans oser se l’avouer). 
 
Elle suit donc le premier venu en Suisse et finit par se prostituer. Pendant longtemps je n’ai pas trop su sur quel pied danser avec elle, je me demandais ce qu’elle avait vraiment en tête, si elle est aussi cruche qu'elle en a l'air au début, quand elle commence à se prostituer, la façon dont elle se l’explique nous fait penser que c’est une étrange façon pour elle d’être indépendante… mais on sent bien qu’elle se raconte toujours des histoires, l’auteur fait en sorte que ça fasse « joli » (quand on a des extraits de son journal intime notamment) pour nous émouvoir et pour qu’on ait l’impression qu’il apporte un point de vue novateur sur ces questions (l’amour, le sexe, la prostitution tout ça)… mais il est difficile d’être dupe et de le prendre au sérieux tant il noie son discours dans du blabla mielleux lyrique à deux balles (qui peut fonctionner sur le coup, mais en relisant la phrase on se dit « ouais mais non, c'est trop »). Les seuls passages où il est question de sexe de manière explicite (description d’actes sexuels je veux dire) sont ceux où l’héroïne est amoureuse ou du moins désire son partenaire ; ça m’a semblé un peu étrange et contradictoire que le sexe qu’elle pratique en tant que prostituée soit tellement « nié ». 
 
Cela se lit très vite, c’est quand même assez prenant pour être lu d’une traite, et je dis ça alors que ça fait bien des mois qu’il ne m’est pas arrivé de lire un livre d’une traite ; ou peut-être que c’était aussi parce que, étant exaspérée par la personnalité de l’héroïne, j’avais hâte de savoir où l’auteur voulait en venir pour qu’au moins ça soit « vite fini ». Et sans réelle surprise, la fin (et plus largement la dernière partie du livre) est niaise comme pas possible, tout ce que l’héroïne a pu vivre de difficile et tout ce qui pouvait nous faire nous interroger  est passé à la trappe à quand on retombe dans une intrigue de romance super-classique. Les raisons pour lesquelles elle commence, puis continue à se prostituer sont floues, vu qu’elle-même ne semble pas vraiment réussir à se l’expliquer, or c’était surtout cet aspect qui m’intéressait dans le roman dès lors que j’ai décidé de le lire en apprenant son thème (et surtout, je voulais donner une dernière chance à l’auteur dont j’avais déjà lu l’Alchimiste et Veronika décide de mourir, deux romans qui ne m’ont pas laissé de souvenir impérissable même si j’avais pas mal aimé le début du deuxième)
 
A lire ma critique on pourrait se dire que j’ai vraiment détesté cet ouvrage. Ce n’est pourtant pas le cas, tout n’est pas à jeter, il y a pas mal de passages qui ont éveillé mon attention, tout ce qui concerne le détachement entre le sexe et l’amour, le corps et l’esprit, il y a des phrases pas trop mal… mais l’auteur bousille tout ce qu’il fait de bien en exagérant toujours, en rajoutant trois couches de cuculisme partout qui font qu’on retombe systématiquement dans des clichés, et se tire une balle de pied avec son happy end qui équivaut à une conclusion moralisatrice écoeurante du type « en fait le sexe ça doit être l’union de deux âmes, tout le reste c’est pas bien, le but de votre vie doit être de trouver l’Amour », après bien des aventures, la prostituée tombe amoureuse du bon type et rentre dans le droit chemin (pffff) sans que tout ce qui a pu être intéressant dans son parcours soit vraiment exploité à mon goût. 
 
C’est assez dommage, et je crains que quelque soit le sujet qu’il aborde, Paulo Coelho en revienne au même exposé de sa vision de la vie un peu mystique et éthérée, forcément liée à la recherche du bonheur, lui-même forcément lié à la recherche de l’ « amour parfait » ou quelque chose du genre, en tout cas un truc positif absolu auquel je ne crois pas du tout… peut-être que cette vision qu’il cherche à propager correspond à ce que son lectorat attend de lui puisqu’ils veulent des livres qui les fassent « rêver » - cf le prologue où il est justement question des attentes de son lectorat, et où il les prévient que ce livre-ci est un peu différent… mais vu sa fin je ne vois pas en quoi il est différent. Je pense avoir donc un peu cerné le « cas Coelho », et si ses livres peuvent être distrayants, ce n’est pas vraiment ce que je recherche, ça me semble un peu trop naïf et creux tout ça. 
 
Extrait, page 94 : (un extrait qui m’a plutôt plu, puisque l’héroïne s’interroge le lien entre son âme et son corps quand elle pratique son métier, et sur les raisons pour lesquelles elle le pratique. Mais à l’image du livre, la conclusion de ce passage me déçoit)

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« Je ne suis pas un corps qui abrite une âme, je suis une âme qui a une partie visible appelée « corps ». Pendant tous ces jours, contrairement à ce que j’aurais pu imaginer, cette âme a été très présente. Elle ne me disait rien, ne me critiquait pas, n’avait pas pitié de moi : simplement, elle m’observait.

Aujourd’hui, j’ai compris pourquoi : cela fait très longtemps que je ne pense plus à l’amour. On dirait qu’il me fuit, comme si je ne comptais plus, comme s’il ne se sentait plus le bienvenu. Pourtant, si je ne pense pas à l’amour, je ne serai rien. 
Quand je suis retournée au Copacabana, le deuxième jour, on me regardait déjà avec plus de respect – d’après ce que j’ai compris, de nombreuses gamines se présentent pour un soir et ne reviennent jamais. Celle qui va plus loin devient une sorte d’alliée, de compagne, parce qu’elle peut comprendre les difficultés et les raisons – ou plutôt, l’absence de raisons – qui font que l’on a choisi ce genre de vie.

Elles rêvent toutes d’un être qui découvrirait en elles une vraie femme, une compagne sensuelle, une amie. Mais toutes savent, dès la première minute d’une nouvelle rencontre, que rien de tout cela ne va se produire.

Je dois écrire sur l’amour. Je dois penser, penser, écrire et écrire sur l’amour – ou bien mon âme ne le supportera pas. »


P.S. : le titre Onze minutes est censé faire référence à la durée moyenne d'un rapport sexuel. (durée moyenne qui n'est pas une donnée scientifique mais est "choisie" par l'auteur qui se réfère à un livre fictif sur le sexe intitulé Sept minutes, et à ce propos il écrit dans une note à la fin du roman : "je trouve Wallace bien réducteur quant à cette durée, que j'ai décidé d'allonger")

Vivons heureux en attendant la mort

Vendredi 4 janvier 2013 à 22:59

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Je ne connaissais presque pas Desproges, mais j’avais envie de le découvrir depuis longtemps, et je trouve que c’est un très beau titre. (et je suis très sensible aux titres)
 
Son style gentiment emberlificoté, le mélange entre le pédant et le familier est extra, on sait jamais sur quel pied danser, tantôt il essaie de se faire passer pour un connard misogyne (ou raciste, ou autre), et deux secondes après on comprend qu’il n’en est rien, ou qu’en tout cas les choses sont plus compliquées que ça ; ou bien il fait mine de commencer une anecdote très compliquée, mais qui va se développer en gros n’importe quoi et finalement volontairement tomber à plat, et je ne voyais pas forcément venuirl’absurdité de la chose donc c’était d'autant marrant (même si je me suis trouvée bête plusieurs fois, ahah). Il devait être sacrément torturé, et ça devait être un type bien, enfin j’ai envie de lire plus de choses de lui ! I

Il y a déjà plein plein de phrases de lui que je connaissais et qui sont extraites de cet opus, « ce n’est pas parce que je ne suis paranoïaque qu’ils ne sont pas tous après moi », « Plus je connais les femmes, plus j’aime mon chien. Plus je connais les femmes, moins j’aime ma chienne. », tout le développement pour essayer de répondre à la question « peut-on rire de tout ? » , «  Les deux tiers des enfants du monde meurent de faim, alors même que le troisième tiers crève de son excès de cholestérol. »
 
Pour résumer tout ce que je pense de lui, il suffit que je partage avec vous mon ressenti sur le chapitre sur les chauffeurs de taxi. Il commence par dire qu’il ne les aime pas (de toute façon il est atteint de "misanthropie galopante"), alors ça m’a agacée sur le coup, a priori je suis pas fan  des râleurs systématiques, j’aimerais plutôt être optimiste, et surtout mon père a été chauffeur de taxi, alors je l’ai pris comme une insulte à son encontre ; mais ce qui a commencé à me dérider, c’est cette phrase merveilleuse qui explique pourquoi il n’aime pas les chauffeurs de taxi :  « Il n'y a que deux sortes de chauffeurs de taxis : ceux qui puent le tabac, et ceux qui vous empêchent de fumer. » (mon père est donc de la deuxième catégorie, héhé). Mais c’est la suite du chapitre qui est véritablement géniale, je la raconte pas mais ça montre que son regard sur le monde n’a rien de cynique et méchant, bien au contraire, c’est l’inverse de l’indifférence et ça m’a touchée. 

Et puis il y a des expressions typiquement de lui, toutes les variantes de « Dieu me tripote », et des phrases joliment tordues (tordantes ?)  comme « à mon avis, et mon avis est généralement l'avis auquel j'ai le plus volontiers tendance à me référer quand il m'arrive de vouloir objectivement savoir vraiment ce que je pense »… etc. C’est bien, c’est beau, c’est savoureux, c’est Desproges, mangeons-en. 

(Premier livre lu du challenge ABC)

Bonus : Dans la vidéo ci-dessous (que j'avais par hasard déjà vue), Pierre Desproges déclame ce qui correspond au "chapitre pitre" de Vivons heureux en attendant la mort.

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