Se lit bien, puis il est appréciable de suivre tour à tour les différents personnages, cela permet de voir les différentes facettes de cette même histoire qui réunit :
- Kaze, un Japonais qui choisit de disparaître
- Yukiko, sa fille, qui a émigré aux Etats-Unis et revient pour rechercher son père disparu,
- Richard B., détective, ex-petit ami de Yukiko et toujours amoureux d'elle, qui l'accompagne pour chercher son père
- Aikanu, un petit garçon qui a perdu sa famille suite à la catastrophe de Fukushima et va être plus ou moins recueilli par Kaze
J'ai regretté que le personnage de Yukiko reste autant en retrait, la plupart du temps c'est quand même le point de vue de Richard B. qu'on a. Et il est sympa Richard B., il est attachant, mais on sent bien qu'il est surtout préoccupé par Yukiko, qu'en tant que détective il n'est pas forcément doué, qu'il est surtout perdu au Japon, son enquête est un peu vaine, surtout que Kaze fait justement tout pour ne pas être retrouvé, et même quand on suit son parcours à lui, on reste dans le flou, on ne comprend pas bien pourquoi il en est là, on met longtemps avant de le comprendre et même quand l'explication est donnée, je n'ai pas été forcément convaincue. Pareil avec l'histoire d'Aikanu, elle est touchante, on espère qu'il va s'en sortir, mais on ne comprend même pas bien pourquoi il a perdu sa famille alors qu'en fait ils ne sont peut-être pas morts... et par-dessus tout ça, on a une histoire de yakuzas.
Les différentes intrigues s'imbriquent, se rejoignent, mais on reste trop souvent dans le flou à mon goût, ça ne va pas assez loin, je ne suis pas vraiment convaincue par les ponts faits pour relier tout ça. C'est un beau canevas autour du Japon et du thème de la disparition, de la fuite, de l'amour, et il y a pas mal de réflexions qui sonnent juste, mais tout ne se tient pas si bien que ça et je reste un petit peu sur ma faim. Pas mal mais légère déception donc.
Quatrième de couverture :
Ici, lorsque quelqu’un disparaît, on dit simplement qu’il s’est évaporé, personne ne le recherche, ni la police parce qu’il n’y a pas de crime, ni la famille parce qu’elle est déshonorée. Partir sans donner d’explication, c’est précisément ce que Kaze a fait cette nuit-là. Comment peut-on s’évaporer si facilement ? Et pour quelles raisons ? C’est ce qu’aimerait comprendre Richard B. en accompagnant Yukiko au Japon pour retrouver son père, Kaze. Pour cette femme qu’il aime encore, il mènera l’enquête dans un Japon parallèle, celui du quartier des travailleurs pauvres de San’ya à Tokyo et des camps de réfugiés autour de Sendai. Mais, au fait : pourquoi rechercher celui qui a voulu disparaître ?
Les évaporés se lit à la fois comme un roman policier, une quête existentielle et un roman d’amour. D’une façon sensible et poétique, il nous parle du Japon contemporain, de Fukushima et des yakuzas, mais aussi du mystère que l’on est les uns pour les autres, du chagrin amoureux et de notre désir, parfois, de prendre la fuite.
Citations :
« J’ai vécu trente-cinq ans avec mon mari. Dans le fond, je crois que je ne le connaissais pas. Quel que soit ce qui lui est arrivé, je ne m’en suis pas rendu compte, je ne l’ai pas vu venir. C’est ainsi, vous dormez à côté de quelqu’un pendant des années, pourtant vous ne savez toujours pas de quoi il rêve. »
« Quand on pense à l'avenir, on a toujours l'impression que la vie n'est qu'un rêve. L'espoir ou le suicide ne sont que des possibilités.»
« Il faut trahir nos parents, pour grandir. »